mercredi 4 septembre 2013

Thailande - vacances

Voila, tout est dit dans le titre, nous sommes en vacances, alors pas de blog sur la Thaïlande. Deux semaines de vrais vacances dont une complète au Club Med. Nous publierons bientôt les photos de la Thaïlande afin de pouvoir tout de même partager avec vous les moments forts de ces 15 jours.

Nous rentrons cette semaine sur Montréal.

mardi 3 septembre 2013

BONNE FETE !!!

J'ai eu la chance de fêter mon anniversaire en Chine! En effet, après avoir donné le camper à des ferrailleurs d'Oulan-Bator et déposé la voiture dans un container, nous avons pris l'avion jusqu'à Pékin. Nous avons visité cette magnifique ville – un peu trop remplie de touristes ! - , puis nous sommes partis à Xi'an en train, puis à Chengdu. C'est là que j'ai fêté mon anniversaire.

Les pandas, en voie de disparition, sont originaires de Chine. À Chengdu, il y a justement un centre de recherches sur les pandas et c'est là que je suis allé pour mes 10 ans. Nous nous sommes levés à six heures du matin et avons quitté l'hôtel très tôt car l'après-midi, les pandas ne bougent pas d'un cran, ils dorment profondément. Arrivés au centre, il y avait plein de choses intéressantes à voir: 2 pandas en train de se courir après, de jouer et d'autres gros pandas en train de manger une tonne de bambous
Au centre, les bébés pandas naissent au mois de juillet. Quelle chance ! Puisque c'était le mois d'août, nous avons pu voir des bébés d'un moi, ils étaient tout petits et tout roses ! Ensuite, mes parents m'ont offert une patte de panda en peluche et un tag pour mon sac à dos. Pendant notre visite du centre, nous avons marché au milieu d'immenses bambous, élégants et gracieux. Il y en avait des verts, d'autres jaunes. Leurs feuilles étaient toute douces.

De retour à l'hôtel, j'ai pu jouer au baby-foot, dans la salle commune, toute l'après-midi. Et le soir, au restaurant, il y avait un buffet de petits canapés, de différentes viandes, de crevettes, de crabe, de petits gâteaux dans des verrines, de fruits. Il y avait même une fontaine de chocolat et un buffet de crème glacée ! Puisqu'on avait pris mes bougies, j'ai pu les poser sur mes deux boules de glaces. Je me suis régalée !



lundi 26 août 2013

la chine intérieure

Xi'an


Encore une autre grande ville et toujours cette canicule qui sévit en chine. Xian est la capitale historique de la Chine. C'est une très jolie ville dotée de deux magnifiques tours (Bell et Drum Towers), d'un quartier historique des plus vivant et même d'une vieille mosquée. 

Xian marque la fin de la route de la soie et la fin symbolique de notre voyage. Nous calmons le rythme un peu en nous contentant de ballades en ville et focalisons surtout sur la visite du site archéologique que les Chinois nomme la huitième merveille du monde: ''l'armée de terre-cuite'', une armée composée de 7000 soldats à taille humaine et tous sculptés avec des visages différents. Ces statues ont été créés il y a plus de 2000 ans pour entourer (et donc protéger dans l'au delà) le tombeau du premier empereur à avoir unifié la Chine. C'était très impressionnant, surtout si on rajoute les dizaines de milliers de touristes chinois qui visitaient le site en même temps que nous ! Nous avons également profité de ces quelques jours plus calme pour explorer la cuisine des rues et nous nous sommes régalés de pommes de terres sautées aux épices, de brochettes d'oeufs de caille ou de sucettes au riz gluant. La spécialité de Xian est un bol de nouilles, à l'ail, aux piments ou au sésame...mais servies froides.
Tout une expérience plutôt réussie. Cependant, Gérald a beaucoup moins apprécié le petit déjeuner de l'hôtel: un grand buffet avec pâtes à l'ail, soupe bizarre et beignets farcis à une sorte de viande indéfinissable. Le tout, sans même un verre d'eau (ne parlons pas d'un café!). Je pense que les goûts culinaires des Chinois sont bien éloignés des nôtres et je compatirai maintenant en les voyant se débattre avec un croissant / café latte alors qu'ils rêvent d'une bonne soupe épicée au réveil ! Les enfants et moi avons réussi à attraper quand même oeufs durs (mais colorés...mieux vaut ne pas savoir dans quelle mixture ils ont été cuits !), quelques tomates et des toasts. Lorsque nous nous sommes lassés de petits bols sur les étals, nous avons déniché une perle: un restaurant semi self-service de 'hot pot', la fondue chinoise.
Une grand bol de bouillon, épicé ou non selon l'état de votre palais, dans lequel on jette pêle-mêle de la viande, de la pâtée de crevettes, des champignons, de la patate douce, des épinards, du chou, et autres légumes, que l'on tente ensuite de rattraper maladroitement avec nos baguettes. Mis à part une bonne suée pour celui qui se retrouve dans le sens du vent (et donc de la vapeur du 'pot'), les quatre Caribous ont beaucoup aimé et en ont fait leur cantine de Xian !



Chengdu


Nous redoutions notre deuxième voyage en train, mais comptions sur le fait que nous avions trouvé des places en couchette pour améliorer notre expérience.
Ce fut chose faite. Ces couchettes sont des énormes dortoirs, de trois couchettes superposées. Comme nous nous y étions pris à la dernière minute, nous avons hérité de couchettes tout en haut. Il y a une belle échelle pour grimper et vaut mieux ne pas avoir le vertige ! Le long du couloir se trouve également de petits sièges pour éviter de passer tout le trajet dans son perchoir. Au final, nous avons très bien dormi durant ce trajet de plus de 16 heures. Les habitudes chinoises nous ont bien arrangées: tout le monde se couche tôt !

Arrivés à Chengdu bien reposés, nous nous sommes installés dans notre nouvelle 'maison': la Flip-Flop Guesthouse. Super petit hôtel de routards, avec tout ce qu'il faut pour nous plaire: distribution de coupons pour des bières gratuites, billard et baby-foot, ordinateur à disposition et des machines à laver (yes, pas besoin de frotter dans le lavabo !!).
Le lendemain, nous avions prévu de visiter le centre de réadaptation des pandas géants pour les 10 ans de Loïs. Réveil donc à 6h30 pour avaler un cupcake surmonté d'une bougie et filer au centre. Notre guide ne parle pas un mot d'anglais mais nous amène aux bons endroits, au bon moment. En effet, les pandas sont de nature assez paresseuse et préfèrent largement le temps froid à la chaleur. Lors de périodes caniculaires, ils passent une grande partie de la journée à dormir au frais, dans des locaux climatisés (fait confirmé par d'autres touristes). Mais le matin, ils sont très actifs et très affamés.
Notre guide connaissait bien les horaires de distribution de nourriture et nous avons eu droit à de belles scènes ou les pandas étaient actifs, entre autres, une belle bagarre entre deux jeunes pandas que nous avons immortalisés sur un film et un grand panda adulte, assis sur un gros tas de pousses de bambou et qui les décortique minutieusement une par une. Après 4 heures de visite, nous nous sommes réfugiés au frais de la climatisation de la Guesthouse. Les enfants ont pu s'éclater tout l'après-midi. Il faut dire que cet hôtel est vraiment bien conçu: il y a une salle commune très bien aménagée ou les gens peuvent s'assoir sur des coussins confortables, boire une bière au comptoir, jouer au billard ou au baby-foot. Il était clair que Lois et Malcolm allaient adorer cet endroit. Pour les jours à venir, nous avions décidé de séparer la famille en deux.
Yvana et Lois voulaient voir la Chine rurale: le Bouddha géant de Lesha (71 mètres de haut) et une des quatre montagnes bouddhistes sacrées se trouvaient à deux heures de route. Malcolm et Gérald préféraient rester à la guesthouse afin de peaufiner leurs aptitudes au billard et au babyfoot. Un vrai week end de gars ponctué par un séjour dans un pub irlandais ou ils ont assisté au match de rugby Australie /New-Zealand (ou les All-Blacks supportés par Malcolm ont écrasés les Wallabies australiens).
Les filles en parallèle ont beaucoup marché, dégouliné, découvert des Chinois très ouverts, se sont prêtées au jeu des photographes et ont affronté une ribambelle de singes agressifs qui sautaient sur la tête des touristes pour réclamer un droit de passage (Loïs ne veut plus jamais entendre parler de singes !!). Tout le monde était ravi de ces deux jours et nous avons pu ensemble planifier notre dernière étape du voyage.

Tout étant lié à la date d'arrivée de Rudolf à Vancouver, nous avions attendu de connaître la date exacte avant de réserver des billets d'avion. À ce jour, il s'avère que Rudolf ne pourra pas arriver assez tôt pour que nous puissions visiter l'Ouest canadien. Nous avons donc pris la décision de raccourcir notre fin de séjour et rentrer directement à Montréal. Ainsi, Lois et Malcolm feront leur rentrée scolaire avec moins de retard que prévu. Nous verrons ensuite avec quelle méthode (fléchette, pile ou face...) nous désignerons la personne qui sera chargée d'aller rechercher Rudolf à Vancouver et de la ramener à bon port ! Souhaitant finir en beauté, et parce que nous avions déjà pris des billets de Chengdu à Phuket (Thaïlande), nous décidons de profiter de la mer et du soleil thaïs pendant une semaine, puis de passer une autre semaine à se relaxer dans un tout-inclus, le Club Med de Phuket, sans avoir rien à planifier, sauf quelques activités sportives. Et puis, le buffet du club nous permettra de reprendre les 187 grammes que nous avions perdu ! Les enfants se réjouissent d'aller au club Med, de faire du sport et d'être un peu lâché par leurs parents ! Ils se réjouissent également de retrouver Montréal, leurs amis, la maison, le chat, et aussi l'école. Les parents aussi ! En attendant, nous profitons de nos derniers moments en Chine, ce pays que nous avons vraiment beaucoup aimé et qui vaut la peine d'être exploré, culinairement, culturellement et humainement.

samedi 10 août 2013

Pékin

Encore une fois, nous entrons dans un nouveau monde. L'Asie centrale représentait déjà un dépaysement par rapport à ce que nous connaissions mais la Chine arrive encore à nous surprendre... agréablement. Après les bousculades avec les Russes, les Kasakhs et les Mongols dans les ambassades, nous nous retrouvons au milieu d'une population on ne peut plus zen. Les gens sont ici très calmes et cela fait du bien après plusieurs mois vécus dans des environnements qui nous rappelaient parfois les dures lois de la jungle. Les gens sont tellement zen que nous sommes surpris de constater avec quelle facilité le taxi arrive à nous transporter depuis l'aéroport jusqu'au centre ville sans trop d'encombres en pleine heure de rush (il y du monde dans les rues, mais la circulation, même si elle ralentie, reste fluide). Nous sourions en croisant des pousse-pousses et toutes sortes de tricycles devant des temples bouddhistes.

Après une bonne nuit de sommeil, nous attaquons notre premier jour de touristes lambdas en nous contentant de visiter la place TienAnmen (la plus grande au monde rendue célèbre par le mouvement protestataire de 1989) et quelques rues commerçantes de la ville.
Le lendemain, nous nous attaquons à la visite de la Cité interdite (résidence des empereurs chinois depuis 1421): grave erreur, nous apprenons notre première leçon de touriste en chine au mois d'août: ne jamais visiter un site le week-end ! Car, contrairement à beaucoup d'autres pays, la Chine pourrait se contenter de touristes chinois pour faire vivre ses principales attractions. Ce même jour, des milliers de touristes (dont 99% de Chinois) avaient eu la même idée que nous, le tout, sous un soleil de plomb et une température avoisinant les 40 degrés. Nous abdiquons, en jurant de revenir en semaine. Nous en profitons pour nous balader et, fatigués, nous grimpons dans un tuk-tuk. Nous montons donc à 4 sur un engin minuscule tracté par un mélange de coups de pédales du conducteur et de moteur poussif. Nous nous croyons dans un film de Jackie Chan tellement le gars conduit comme un fou, nous roulons plus souvent à contre-sens que sur la droite. Au final, le chauffeur nous dépose dans une ruelle isolée au lieu de l'endroit demandé. Lorsque nous lui sortons les 30 yuan négociés, il nous explique que nous avons mal compris et que les chiffre 3 signifiait 300 yuans: l'équivalent de 50 dollars pour 5 minutes de trajet. Il s'excite, commence à nous montrer une fausse carte d'un soi-disant « bureau du tourisme » indiquant des Prix faramineux. On rigole bien ! Il nous fait tout un cinéma, tente de nous intimider, nous menace de nous ramener la ou il nous avait pris, puis essaie de nous apitoyer. Bref, toute sa panoplie d'acteur y passe, sous les yeux effarés des enfants. Après lui avoir gentiment dit d'appeler la police, nous lui déposons le montant initialement négocié et partons avec les enfants. Nous ne sommes pas mécontent de cette expérience car le tour en tricycle valait vraiment la peine d'être vécu, mais cet épisode nous a appris notre deuxième leçon: beaucoup d'arnaques en Chine! Que ce soit avec les taxis, les commerçants ou même les restaurateurs (dont le menu en anglais ne comporte pas de prix), vous avez intérêt à compter vos doigts après avoir serrer la main d'un d'entre eux ;-) Les factures sont arrondies systématiquement à 2 ou 3 dizaines supérieures et si vous ne faites pas attention, vous pouvez vite y laisser 20% de plus sur chaque facture.
Au delà du contrôle que l'état impose sur internet (impossible d'accéder à Picasa, Facebook ou même d'actualiser le site des caribous givrés) nous avons fait face à des cyber attaques qui ont nécessité de renforcer un peu la sécurité de notre portable. Il est vraiment dommage que certains Chinois tentent d'abuser des touristes car le reste de la population est vraiment aimable. Seule la barrière de la langue rend les choses difficiles. Malheureusement, trop peu de chinois parlent anglais. Ce qui rend les échanges sporadiques et l'heure du dîner aléatoire: lorsque vous commandez à manger au restaurant, vous pouvez avoir quelques surprises. Les menus avec photos, haïs d'Yvana car synonyme de piège à touriste, nous ont en fait sauvé la vie. Bon, il faut bien scruter les photos car il y a de bonnes chances de se retrouver avec des pattes de poulet ou de l'intestin de porc si on n'y prend pas garde! Cependant, la nourriture en chine est excellente (surtout après 3 mois de graisse de mouton arrosée de vodka !). Lois est devenue une fan inconditionnelle des nooddles (nouilles) alors que le reste de la tribu fait quelques découvertes culinaires. Mais nous n'avons pas réussi à repousser nos limites jusqu'au niveau des chinois.
Dans les marchés de Pékin, nous avons découverts toutes sortes de brochettes que les Chinois venaient déguster. Au delà de la traditionnelle viande de volaille et de porc, les Chinois vendaient également des têtes de canard (sans cou, juste le bec et le haut de la tête, hum ça commence bien), des petites brochettes d'hippocampes, de sauterelles, d'étoiles de mer, de serpents, d'énormes araignées (aaaargh !!!), et de scorpions...Pour l'anecdote glauque, ces scorpions ne sont pas morts, ils sont empalés vivants sur leur brochettes et remuent leurs petites pattes en attendant d'être mangés... Inutile de vous dire, que nous n'avons pas mangé sur ce marché.

Ce qui a vraiment étonné Gérald, c'est la popularité de ce marché. Nous savions que les Chinois mangeaient des aliments que nous, Occidentaux, ne mangerions pas, cependant, nous ne nous attendions pas à voir autant de jeune Pékinois se régaler de ces insectes. La France est réputée pour ses mangeurs de grenouilles mais avouons que nous ne trouvons pas sur les Champs Élysée des étals complets de grenouilles vivantes que les commerçants déchicteraient devant un parterre complet de jeunes qui se battraient pour manger les meilleures. En Chine, ce n'est pas une population vieillissante perpétuant de vieilles traditions qui raffolent des insectes, ce sont des jeunes travaillant dans une des plus grande métropole au monde.

D'ailleurs, c'est cela qui fait le charme de la Chine. Les infrastructures sont parfaites,les moyens de communication, de transports sont très évolués et dénotent un pays définitivement tourné vers l'avenir, mais la ville de Pékin est remplie de repères et symboles représentant un passé toujours présent dans la vie quotidienne des Chinois. Les jeunes communiquant sur leur iPod ou autres tablettes côtoient d'autres qui vont jouer a divers jeux sur une boîte de carton sortie en plein centre d'une rue. 
Les temples sont omniprésents ainsi que les nombreuses ruelles ayant gardé le charme de leur passé. La Cité interdite (que nous avons donc pu visiter lors de notre deuxième tentative – il n'y avait plus que quelques milliers de personnes avec nous et la température avait chuté à 39 degrés...) est un symbole très fort de ce passé. Cette cité magnifique située en plein centre-ville est visitée par des dizaines de milliers de chinois chaque jour. Nous sommes resté un peu sur notre faim car peu de salles sont ouvertes au public. Avec la canicule qu'il faisait à Pékin (ressenti au dessus de 40 C) nous n'avons pas trop trainé tout de même. Il nous restait plus que l'incontournable grande muraille de Chine. Nous avons programmé cette visite en semaine afin d'éviter la foule. C'était sans compter le fait que même une infime partie des 1.3 milliard de Chinois pouvait représenter BEAUCOUP de monde. Nous nous sommes levé à 6 heures du matin pour nous rendre à la station de bus. Arrivés sur place vers les 7h30, il y avait déjà une file de plus de 800 mètres pour monter dans le bus. Peu enclins à patienter 2 heures sous le soleil (nous n'avons définitivement pas de gènes chinoises pour la patience), nous nous renseignons auprès d'autres touristes qui nous donnent un bon plan: visiter une autre partie de la muraille, beaucoup moins connue. Re-métro, re-station de bus, mais cette fois, nous embarquons facilement. Ouf ! Une heure et demi de bus et 30 minutes de taxi plus tard (avec de nouveau une tentative d'arnaque d'un chauffeur de taxi), nous arrivons au pied de la muraille de Mutianuy. Nous grimpons en télésiège jusqu'à la muraille que nous parcourons péniblement sous la canicule. 
Et oui, ça grimpe la muraille de Chine ! Après 2 heures de marche et beaucoup de plaisir et de sueur, nous prenons des luges d'été pour regagner la plaine plus rapidement (sauf si comme nous, vous tombez derrière une chinoise qui freine tout du long de la descente, créant un train de luges coincés et frustrées, grrrrr). Nous étions bien content de visiter cette partie de muraille qui était très jolie et peu fréquentée. Au bout de quelques jours, nous sommes bien fatigués par ces longues journées de marche sous la chaleur et décidons de calmer le jeu. Nous passons un dernier jour très calme avant d'attaquer une nouvelle expérience: prendre un train de nuit pour nous rendre de Pékin à Xi'an – théoriquement 12h30 de voyage. Nous ne serons pas déçus: les trains étant pris d'assaut pendant les vacances chinoises, il fut impossible de réserver des couchettes et nous avons du nous contenter de « hard seaters », des places assises qui ne s'inclinent pas. Bien que les places soient réservées, beaucoup de chinois voyagent sans places assises et squattent les places libres, les toilettes, les couloirs... Il suffit de se lever de son siège 20 secondes pour que quelqu'un soit déjà assis sur votre siège. Nous faisons la queue pour rentrer dans le train déjà bondé, fonçons sur nos places, tassons les valises des autres pour mettre nos nombreux bagages et nous asseyons avec la satisfaction du devoir accompli ...lorsque nous apprenons que nous ne sommes pas sur les bonnes places. Nous repartons à la conquête de nos vraies places qui étaient squattées par une famille avec deux enfants en bas age, bref, nous tassons quelques membres de la famille mais nous retrouvons au milieu des 2 gamins. Le reste de la famille s'assoit dans le couloir sur des petits tabourets de sorte que tous les passagers souhaitant passer viennent vous cogner dans les genoux lorsqu'ils ne vous marche pas dessus. Comble de malheur, nos places sont situés près des contrôleurs et tous les passagers sans tickets passent 2 heures à faire la queue pour acheter leur ticket pendant que des charriots vendant tout et n'importe quoi viennent passer toutes les 10 mn. Vers minuit, le wagon se calme un peu mais il faut pas compter sur la compagnie de chemin de fer chinoise pour éteindre ou baisser les lumières. Nous ne dormons quasiment pas tandis que les enfants parviennent à dormir un peu. Nous attendons avec impatience notre arrivée prévue le lendemain à 8h30 et devons nous rendre à l'évidence que ce calvaire devait durer encore plus pour nous. Au final, nous aurons passé 15 heures dans ce train. Nos dos, et nos muscles vont s'en souvenir longtemps de ce trajet. Nous en aurons un autre dans 6 jours, mais ce coup ci, nous devrions avoir des couchettes. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Les caribous laqués

mercredi 31 juillet 2013

Du tourisme...plus traditionnel

Après le stress lié aux nombreux visas et procédures administratives des pays traversés (presque une vingtaine), il nous restait en Mongolie un challenge bien compliqué à gérer : comment ramener Rudolf au Canada ?

Avant le voyage, nous avions éliminé la Chine à cause des coûts et complexités administratives et avions opté pour un passage par la Sibérie (jusqu'à Vladivostok ou nous aurions pris un ferry pour la Corée du Sud). Au cours de notre voyage, nous avions décidé de changer nos plans et de traverser la Chine en passant par une agence (5000km de routes sibériennes trouées ne nous tentaient pas du tout !) . L'agence s'occupe de régulariser l'entrée en Chine de Rudolf (nouvelle immatriculation chinoise, permis de conduire, assurances, guide...) et nous met en contact avec une autre famille qui souhaite traverser la Chine à la même époque, nous permettant ainsi de partager certains coûts (notamment le guide obligatoire). Nous commençons par chercher un mode de transport RORO (comme un ferry, la voiture roule jusqu'à l'intérieur du bateau, obligatoire pour nous car Rudolf + la boite campeur sont trop larges pour entrer dans un container) du port proche de Pékin jusqu'en Amérique du Nord. Mais les semaines avancent et toujours pas une seule compagnie capable de nous garantir des prix, des dates et la faisabilité du projet. Nous décidons d'abandonner la boîte campeur pour pouvoir faire rentrer Rudolf dans un container. De toute façon, elle commence à être abimée et les différences de prix entre le RORO et le container sont significatives. La boite campeur ne vaut pas cette dépense. Quelle bonne décision: la boite campeur va en effet traverser la Mongolie et ne va pas y survivre ! Elle aurait été de toute façon en trop mauvais état pour revenir au Canada. Forts de notre décision de ramener Rudolf dans un container, nous nous remettons au travail....mais nous ne connaissons pas plus de succès pour trouver un partenaire capable de nous aider pour sortir Rudolf de Chine. Pas question pour nous de rentrer en Chine sans garantie de pouvoir y ressortir avec Rudolf. Arrivés à Oulan-Bator, il nous reste 5 jours pour trouver un container ou prendre la décision d'abandonner la Chine. Un autre contretemps vient chambouler nos plans: la famille qui devait traverser la Chine avec nous changent leur itinéraire... Aïe...Nous ré-évaluons les coûts et pensons que cela vaut la peine de considérer cette option encore quelques jours. Mais le temps file et il nous faut absolument une proposition ferme d'un transporteur pour ramener Rudolf. Nous stressons et contactons des dizaines de sociétés de shipment en Chine, sans succès. La Chine exporte des milliers de containers par jour mais pas une société, ni un brooker n'est capable de nous ramener une voiture. Ils abandonnent tous au bout de quelques mails, arguant que la situation est trop compliquée ! On n'y comprend rien...mais au bout de 3 jours la décision s'impose: nous devons changer nos plans. Désespérés, nous évaluons même la possibilité de demander un visa de transit russe pour Gérald et qu'il ramène la voiture en Europe (plus de 6000 km de route en moins de 6 jours...mmm...pas terrible comme option...). La vodka aidant, nous envisageons d'autres options: vendre Rudolf, l'abandonner dans le désert – Gérald manque de m'étrangler – etc... Finalement, Gérald déniche une entreprise de transport basée à Ulan Bator (Mongolie) que nous contactons sans grande conviction pour voir s'ils ne pourraient pas nous aider. Ils nous ont proposé de prendre en charge le shipment depuis Ulan Bator. Après nos nombreuses démarches qui ont débouché avec le temps à des impasses, nous n'osons pas nous réjouir mais constatons que notre contact est très réactif et que la société paraît solide. Cette solution s'avére être la bonne. Rudolf prendra donc le train dans un container jusqu'à un port chinois et ensuite le bateau jusqu'à Vancouver. Transit annoncé 40 jours. Yes, on a réussi !!! Bon, les douanes ont pris deux jours, Rudolf est rentré au millimètre près dans son container (non sans difficulté, le véhicule qui fait plus de 7 mètres fait quasiment la même largeur que les murs intérieurs du container, merci les dons de conducteur de Gérald !) et nous avons eu la garantie que tout était OK trois heures avant le décollage de l'avion pour la Chine. On sait bien que tout finit par s'arranger mais pourquoi est-on obligé de se taper cette dose de stress de dernière minute... ?
Le 31 juillet à 15 heures, nous pouvons enfin redevenir de simples touristes pouvant apprécier leurs vacances sans se soucier de visas et autres formalités. Quand nous nous retrouvons tous les 4 dans un taxi pour l'aéroport, nous n'en revenons pas, nous allons en Chine et surtout, nous avons résolus nos derniers problèmes pour garantir le retour au Canada. Ne nous méprenons pas, nous avons été ravis de notre aventure en campeur et ce n'est pas sans émotions que nous avons quitté la boîte et Rudolf. Mais cela fait trop longtemps que nous avions cette épée de Damoclés au dessus de nos têtes concernant la rapatriement de Rudolf. Nous sommes donc soulagés de passer à un autre mode de voyage. Les enfants aussi se réjouissent de pouvoir rester plus longtemps dans des endroits ou nous pouvons alterner visites et détente, sans contraintes de temps.
Le programme pour le reste du voyage est le suivant, 20 jours en Chine (Pékin, Xi'an et l'armée de terre cuite, les pandas à Chengdu) et 15 jours en Thaïlande (plage, plage et plage) avant de partir pour Vancouver début septembre récupérer Rudolf et partir à la découverte de l'Ouest canadien. Retour à Montréal fin septembre comme prévu initialement.
On en revient pas encore, on va visiter la Chine...

Le voyage jusqu'à Pékin n'a pas été de tout repos, on en serait presque à regretter déjà Rudolf ! Des conditions météorologiques exécrables ont détourné notre avion vers une autre ville à 1h de vol de Pékin. Le temps pour Air China de trouver des solutions (nous étions sur un vol international et il fallait procéder au contrôle des entrés des passagers sur territoire chinois), nous ne sommes sortis de l'avion qu'au bout de quelques heures. C'était un peu le chaos et l'ambiance était chaude. Il aura même fallu distribuer une petite baffe à un touriste malpoli en plein passage de douane (et s'entendre demander par un douanier si nous étions russes...comme quoi les russes doivent aimer distribuer des baffes en Chine) et attendre encore avant de nous engouffrer dans des bus qui nous menaient à des hôtels pas prêts pour accueillir tant de monde (ce coup ci, c'est Yvana qui a bien failli foutre une claque à une autre touriste qui suggérait que 2 lits pour 4 personnes c'était bien suffisant...ben oui, pourquoi les enfants ne peuvent-ils pas dormir dans la baignoire..?). Après une courte nuit, un autre avion nous amena enfin à Pékin. 6 jours complets au même endroit, quel luxe !
Nous sommes à Pékin....

mardi 23 juillet 2013

Un jour, en Mongolie

Un jour, nous sommes allés au lac blanc. Mais pour ça, il a fallu rouler sur les pistes, qui sont un vrai cauchemar pour la « boîte campeur » et nous même. Elles peuvent être faites de terre, de boue ou de sable. Quelques fois, on y trouve des routes en goudron. On se dit « Yeeeesss ! » mais juste après, un monsieur se hâte de venir vers nous et dit « Tugrit, tugrit ! » (ce qui veut dire en langue mongol « argent, argent »). On se retrouve donc obligés de payer pour quelques mètres de goudron.

Bref, parlons du lac. D'après la légende,on dit qu'un puit aurait débordé et inondé la vallée. Un homme pointa alors son arc sur une montagne et y lâcha sa flèche. Le sommet de la montagne dégringola et tomba sur le puit, ce qui le boucha. Le sommet de la montagne devint une île au beau milieu de ce beau lac. Nous nous sommes donc garer dans les champ, et juste à côté du lac. J'ai joué tout l'après-midi là, avec des sauterelles.

Le lendemain matin, mon père nous a annoncé qu'il avait préparé une chasse au trésor. Il voulait nous faire trouver un endroit, pas un objet. J'étais surexcitée à l'idée de la chasse au trésor mais dehors, le temps était affreux: Il y avait beaucoup de vent, de pluie et surtout, il faisait très froid, ce qui ne nous empêcha pas de sortir. Il y avait 9 cap (directions) à suivre et un rébus pour trouver le point de départ. Nous n'avions que la boussole à disposition. Le point de départ, je l'ai trouvé en 5 secondes. Environ 15 minutes plus tard, j'avais trouvé l'endroit: c'était en bas de la colline, il y avait une magnifique roche noire. Vraiment divertissant cette chasse au trésor ! En tout cas je ne l'oublierais jamais...

dimanche 21 juillet 2013

La Mongolie en folie

Quelle aventure que la Mongolie! A peine remis de notre passage de frontière très pénible (10 heures...), nous bivouaquons avec d'autres touristes à quelques kilomètres de la frontière. 
Nous nous remettons de nos émotions à coup de vodka bien méritées. Le bivouac est composé d'un couple de Français (Yvan et Katia) qu'Yvana connaissait à travers le site de « Voyage Forum » et un Polonais dont le partenaire venait de rebrousser chemin à cause d'un problème de transmission. Nous passons une bonne soirée et décidons de nous suivre quelques jours. Depuis le premier village après la frontière, deux options se présentent, la voie nord très difficile et la voie sud plus accessible pour Rudolf. Nous option pour un mix en commençant le parcours sud avant de remonter sur le nord à mi-chemin. Les formalités administratives chinoises nous obligent à planifier des arrêts dans les villes ou internet est disponible. Mais très vite, notre programme est chamboulé. La province ou nous sommes arrivé est touchée par la peste du cochon. 300 vaches sont mortes en une journée et la province risque d'être mise en quarantaine pour une vingtaine de jours. Rester bloquer ici n'est pas une option car cela condamnerait toute sortie vers la Chine, nous ferait perdre notre acompte et nécessiterait de re-obtenir des visas russes (chose qui s'est révélée pénible lors de nos deux dernières expériences).
Nous déjeunons rapidos et reprenons la route pour passer les frontières provinciales avant leur fermeture. Nous assistons à des scènes dignes des meilleurs navets cinématographique en arrivant à des postes ou des personnes habillées en combinaisons « stériles » viennent verser sur les roues Rudolf l'équivalent d'un verre d'eau de javel avant de nous laver les mains et la bouche (!!!) avec le même produit, alors que Rudolf traine sur et sous lui au moins 20 kg de boue. Mais nous ne nous plaignons pas car nous sommes bien heureux de pouvoir passer et sortir de ce guêpier.

Nous attaquons nos premières pistes qui se révèlent plutôt roulantes.
Nous allons bivouaquer plusieurs fois avec Yvan et Katia – et d'autres touristes qui se joignent au gré des arrêts - avant que nous routes se séparent. Rouler en Mongolie est spécial. Il n'existe pas une route mais des pistes qui mènent à un endroit. Il faut viser la direction voulue et choisir la piste qui paraît la plus roulante. Premier constat, la route principale (souvent caillouteuse) est souvent la plus pourrie. Faite de sorte de « tôle ondulée », nous nous en contenterions volontiers et pourrions rouler a plus de 70km/h dessus mais la tôle ondulée est parsemée tous les 20 mètres de trous énormes. Notre moyenne (ainsi que celle de la plupart des 4x4) est de 30km/h ! En Mongolie, Nous calculons donc des étapes maximums de 180 km. Ça fait déjà des bonnes journées de route. Malgré tout, nous roulons et le campeur (ainsi que Rudolf) souffrent énormément des pistes. Nous avons utilisés les sangles qu'Olivier nous avait offertes à Belfort pour donner de la flexibilité au campeur mais chaque trou fait sauter la boite campeur sur Rudolf qui rue comme un cheval qui veut se débarrasser de son cavalier. Le résultat est catastrophique. Le campeur est cassé de partout. Les parois se fendent, les attaches deviennent loose, les vis se dévissent toutes seules. Au bout de 9 jours, notre bonbonne d'eau fuit et nécessiterait une soudure que nous ne ferons pas. Finis les douches chaudes et tout le reste. Pour pouvoir tout de même conserver l'accès à l'eau, nous avons tiré un tuyau directement depuis la pompe jusqu'à notre évier afin de pouvoir remplir des bouteilles dont nous servons pour nos douches. Pas idéal comme système, mais parfait pour les 12 jours qu'il nous reste à faire en Mongolie. Pas de regret pour nous car nous avions décidé depuis plusieurs semaines d'abandonner la boite campeur en Mongolie. La boite a trop dérouillé durant e voyage pour pouvoir être revendue à un prix raisonnable. Les économies réalisées sur le shipment de Rudolf en container (car sans la boite Rudolf rentre dans un container) permettent de financer les hôtels que nous ferons lorsque nous aurons perdu notre « maison sur roue ». De plus, les seuls solutions pour shipper Rudolf + le campeur au Canada en Roro nécessitaient des temps de transit (départ de Chine – arrivée à Vancouver) de plus de 5 semaines, ce qui aurait aussi représenter des pertes d'argent et de temps. En container, nous bénéficierons de plus de temps pour découvrir l'Ouest canadien. Bref, autant nous respectons beaucoup notre Rudolf qui a montré des ressources insoupçonnées lors de ce voyage, autant nous n'avons que peu d'émotions de quitter notre campeur qui fuit.

Revenons-en à la Mongolie et à ses paysages magnifiques. Au bout de trois jours sur la piste du sud, nous atteignons la ville d'Altaï et nous décidons de monter par la route du nord, qui est réputée plus rude. Nous sommes venu aussi pour en baver (surtout Gérald) mais le poids de notre véhicule ne nous rassure pas trop. Nous crevons pour la troisième fois et décidons de passer par un garage pour réparer le pneu et sauver nos kits de réparation. Sous la pluie, c'est un bonhomme pas plus haut que trois pommes qui vient pour faire la job. Il n'a pas envie de lever le camion plus qu'il ne faut et décide de tenter d'ôter la roue alors que celle-ci touche encore le sol. Il tape comme un malade jusqu'à ce que le cric cède et que le camion tombe violemment sur la gauche ou nous étions tous (sauf les enfants, assis dans la voiture, et qui ont fait un beau saut !). Heureusement que la roue ne s'est pas barrée car le camion aurait facilement pu verser. Finalement, nous recommençons en levant correctement le camion et il change la roue sans trop de problème. La route du nord s'avère très pénible pour Rudolf. Nous devons prendre des ornières dont la taille fait basculer le campeur de droite à gauche. Nos attaches cassent, le campeur tape sur le toit du camion. Nous continuons doucement, traversons des rivières, des marécages ou nous tentons de continuer sans nous arrêter de peur de ne plus redémarrer.
Rudolf s'est comporté comme un chef. Nous avons pris confiance en lui et passons désormais à des endroits que nous n'aurions jamais osé prendre par le passé. Nous sommes passés sur des flancs de montagnes par des devers énormes, avons franchis des montées abruptes et sous la boue que Rudolf a avalé avec difficulté mais avec succès. Nous avons aussi connu quelques parties roulantes ou nous avons pu nous éclater dans le sable, dans la boue et sur des graviers. Rudolf n'a jamais montré un seul signe de faiblesse malgré les nombreux chocs qu'il se prend dans la tronche à chaque fois qu'un trou inévitable se présente devant nous.

Désormais notre route est toute tracée jusqu'à la capitale Oulan Bator ou nous allons chercher nos visas Chinois et régler nos derniers problèmes administratifs (trouver un container !!!!). Ensuite ce sera le départ pour le fameux désert de Gobi.

Au delà des routes, nous découvrons la richesse gastronomique mongole composée de mouton, de mouton et de mouton, sans oublier la graisse de mouton, la graisse de mouton et la graisse de mouton. On pourrait faire la vidange de Rudolf avec ce gras. Mais au final, il faut avouer que la nourriture n'est pas mauvaise, nous mangeons plutôt bien en Mongolie. Il manque juste un peu de variété dans ce pays qui considère que les légumes ne sont réservés que pour les animaux !!!

Coté culturel, la Mongolie est riche. Les invasions de Gengis Khan ont forgé l'histoire de ce pays.

Nous avons eu la chance d'arriver en pleine période festive.
Les Mongoles célébrant début juillet le Naadam qui est une fête ou pendant trois jours prennent places trois compétitions; le tir à l'arc, la lutte (certains de ces lutteurs feraient de très bons piliers au rugby) et une course de chevaux de 30 km que nous avons pu suivre (malheureusement de très loin car le parcours est aléatoire). Ce Naadam nous permis surtout de voir et vivre avec la population mongole, ce fut une expérience très enrichissante.

mercredi 17 juillet 2013

L'altai Russe

Le 3 juillet, ça y est, nous avons quitté le Kazakhstan pour la Russie. Nous avons un visa de 6 jours pour parcourir environ 1000km jusqu'à la frontière mongole. Bon, d'ici là, il nous faut nous arrêter dans la ville principale de l'Altaï (chaîne de montagnes de la région) pour nous enregistrer. Encore un mystère hérité de l'ère communiste: doit-on vraiment s'enregistrer ? Si oui, ou, quand, comment ? Entre l'enregistrement kazakh et l'Ovir ouzbèk qui nous oblige théoriquement à dormir dans des hôtels, rien n'est jamais très clair dans les pays de l'ex-bloc soviétique. Mais bon, dans le doute, on va faire un effort et s'enregistrer.

La Russie sibérienne ressemble étrangement à ce bout de Russie coincé entre l'Ukraine et le Kazakhstan. Mêmes champs de colza, mêmes petites forêts qui séparent les cultures, même paysage plat, mêmes Ladas, mêmes routes correctes.(un régal pour Rudolf après le Kazakhstan) Nous sommes retournés dans une certaine zone de confort, avec des stations services et des restaurants équipés de lecteur de carte de crédit. En plus, notre maîtrise du cyrillique nous permet maintenant de ne plus confondre l'épicerie du coin avec le magasin de bricolage ! Et même de lire 3 mots sur le menu (oui, on mange la même chose à chaque restaurant, on a toujours pas réussi à lire le reste du menu !).

Nous rentrons dans l'Altai sans aucune attente et notre mâchoire se décroche de notre face en traversant cette région magnifique. Décidément, ce voyage nous fait réserve de biens belles surprises. L'Altai est une région montagneuse dotée de magnifiques rivières, montagnes et villages pittoresques. La route est magnifique et nous en prenons plein les yeux. Nous dormons dans une belle foret de pins au bord d'une rivière avant planifier de filer le lendemain vers la frontière mongole qui malheureusement sera fermée. Nous passons une dernière nuit en territoire russe a moins de 1 km de la frontière afin de passer cette dernière tôt le lendemain. A ce moment, nous ne nous doutions pas que nous allions vivre notre plus étonnant et éprouvant passage de frontière de notre vie. Arrivés à 8 heures au poste, il y avait déjà une bonne trentaine de véhicules incluant de nombreux minibus transportant des Mongoles et Kazakhs.

Le bureau de l'émigration ouvrait à 9 heures. Une bonne quarantaine de personnes attendent dans un calme trompeur. Nous nous plaçons dans la file d'attente et assistons à une véritable rixe dès que la bureau ouvra ses portes. Au lieu de sagement attendre son tour, la règle consiste a pousser le plus fort pour rentrer avant les autres. Le ton monte très vite et les petits margoulins commencent à montrer toute leur ingéniosité. Lorsqu'ils 'envoient par leur femme enceinte pousser dans la mêlée pour dépasser tout le monde, les locaux donnent carrément leurs passeports aux personnes situées près des portes en échange d'un peu d'argent. D'autres passent carrément par derrière pour donner leurs passeports (incluant donc quelques billets) à travers les vitres du bureau. Bref, au bout de une heure, aucune progression. Nous prenons une décision, c'est au rugbyman de service de prendre les passeports du groupe Français avec qui nous attendons. Je pousse constamment en me positionnant dans le flot des gens qui poussent et me fait porter jusqu'à la porte en une heure. Nous ressortons avec un tampon sur nos passeports au bout de 4 heures d'attente. Il nous en faudra 6 heures de plus pour quitter le territoire Russe et passer la douane Mongole. Nous rentrons enfin en Mongolie en espérant ne plus jamais connaître une telle expérience. Heureusement que la vodka coule à foison, il est des jours ou cette boisson aide à abaisser le niveau de stress. À nous la Mongolie.

mercredi 10 juillet 2013

Kazakhstan, le retour

 Loin d'être notre destination favorite, nous avons pourtant passé 23 jours au total au Kazakhstan. Et je ne compte plus le nombre de kilomètres parcouru dans cette immense contrée...Les jours se ont vite accumulés puisque nous sommes restés 9 jours autour d'Almaty, pour obtenir nos visas mongols (1h30 d'attente, le temps d'une partie de Monopoly durant laquelle Malcolm m'a écrasée !) et nos visas de transit russes (3 passages au consulat, 7 heures d'attente au total, 12 pieds écrasés et 500 $ de moins dans nos poches...). Almaty est une jolie ville, avec de larges avenues, des montagnes enneigées en toile de fond, des petits restaurants et de multiples centres commerciaux. Elle a juste le défaut d'être bien plus chère que la plupart de nos autres destinations. Nous avons fini par dénicher une pizzeria correcte, équipée de wifi, histoire d'avancer un peu notre administratif (eh oui, nous cherchons toujours un bateau pour ramener Rudolf). Le reste du temps, nous avons alterné entre mer (en fait un grand réservoir artificiel dans un climat désertique à 2h de route d'Almaty) et montagne (des côtes hallucinantes, 25% minimum, que Rudolf a réussi à grimper). De jolies ballades, du tir à l'arc pour Loïs, une nouvelle passion pour le base-ball (avec un jouet en plastique en guise de balle et un grand bout de bois en guise de batte) pour Malcolm, deux jours d'hôtel avec piscine et toboggans (!!!), et beaucoup de détente au final.


Nous avons repris la route – cahoteuse – en direction de la Russie le vendredi 28 juin. Il nous a fallu 3 jours pour atteindre Semei, ville des essais nucléaires russes à l'époque soviétique. Malgré ce charmant héritage, la ville a été une pause méritée pour déguster nos dernières chachliks (brochettes) kazakhs et faire quelques courses. En espérant qu'il ne nous poussera pas un troisième bras sous peu...


Le Kazakhstan est donc bel et bien terminé, nous laissons sans regret les routes défoncées et les conducteurs allumés, mais garderons un bon souvenir de la faune kazakhs, et particulièrement, lors de cette traversée, des aigles, des faucons et des chouettes qui ont tournoyé si souvent au-dessus de la voiture...en attendant peut-être la panne d'essence...



PS: pour les futurs voyageurs motorisés qui comptent traverser le Kazakhstan, il est utile de savoir que la police kazakh, en dehors des grandes villes, peut se montrer particulièrement ennuyante. Un agent a tenté de nous escroquer en nous expliquant qu'il gardait le permis de conduire de Gérald et qu'il lui renverrait...au Canada ! Donc soyez patients, ne lâchez pas, et essayer d'impliquer les supérieurs, cela effraie vite les petits rigolos qui pensent que les billets de banque vont pleuvoir !

jeudi 27 juin 2013

Un hotel hypra mega cool

Au Kazakhstan, nous sommes allé dans un hotel. Il y avait des tobogants, des grandes chambres, plein de jeux, et il y avait pleins de gens. Il sapelait: SUN STORY. Il était très beau. Mais le problème dans notre chambre, il y a cinq lits au lieux de 4 lits. Nous somme rester 1 jour et demi.

JOURNÉE CATASTROPHIQUE

Un jour au Kyrghistan, nous sommes allés au lac Song-Köl. Une magnifique étendue d'eau située dans les montagnes, à trois milles mètres d'altitude. Là ou les troupeaux viennent brouter tranquillement, là ou les gens viennent installer leur yourte pour l'été. Le soir,(dans les montagnes,) il fait très froid. On a du ressortir les gros sacs de couchage. Mon père et moi n'avions qu'une idée en tête; ALLER PÊCHER. Nous avions préparés une bouteille avec du pain pour attirer les poissons. Le chemin était boueux, nous avons du faire attention à ne pas salir nos chaussures.
Mon frère et ma mère sont arrivés et nous avons commencés à pêcher. Nous avons du attraper cinq ou six poissons mais ils se sont échapés en sautant du saladier. On trouvait ça vachement drôle. Après, nous sommes allés nous balader dans les rochers. Nous avons vu une carcasse de chèvre accrochée dans les rochers. Je me demande toujours ce qu'elle faisait là. Ensuite, nous sommes rentrés au camper et avons vu un trou. Nous pensons que c'est vache qui a donné un coup de corne. Le lendemain matin, une des chaînes qui attache le camper à Rudolf n'est plus là. Que va t'il nous arriver encore? Je ne sais pas, mais c'est stressant. J'ai l'impression que le camper va se desintegrer.

mardi 25 juin 2013

Le Kirghizstan

La frontière kirghize nous a laissé une excellente première impression: nous avions choisi un point de passage peu fréquenté et nous n'avons pas été déçus.
Il n'y avait aucun camion à ce petit poste-frontière et les douaniers ont préféré une séance photo avec nous plutôt qu'une fouille de nos affaires.
Nous avons passé la frontière un mardi matin et avions décidé d'être à Bichkek, la capitale, le lundi d'après au maximum, pour y déposer nos demandes de visas chinois. Quelques 500 km de route, dont deux cols à plus de 3000m nous séparaient de la ville. Nous avons décidé de prendre notre temps. Un petit détour nous amena jusqu'à une réserve de biosphère autour d'un lac d'altitude. L'idée de dormir au frais au bord d'un beau lac nous tentait bien. Au final, l'expérience fut différente, mais vraiment agréable. La route pour se rendre au village d'Artic, situé à l'entrée de la réserve, était sinueuse à souhait, avec des belles façades montagneuses et des excroissances rocheuses rouges. À un moment, nous avons eu l'impression de traverser le pays des Hobbits, avec des collines couvertes d'herbe tendre. Le village d'Artic mérite largement le détour à lui seul.
Nous nous sommes retrouvés propulsés quelques centaines d'années en arrière: les jeunes se déplacent à cheval, les maisons côtoient les yourtes, les vaches se baladent en plein village et les enfants les plus vieux portent leur petit frère sur le dos. Arrivés tard, nous avons dormi au cœur du village devant la porte d'accès au parc. Le parc en soi s'est révélé décevant, un joli lac, mais 15 km de piste de montagne défoncée pour l'atteindre, pas de longs sentiers de randonnée, et Loïs n'a pas réussi à attraper de poissons! Au retour, nous avons repassé une nuit au village, appréciant la discrétion et l'amabilité des kirghizes (après notre expérience « Britney Spear » ouzbèk, nous sommes devenus méfiants !).
Le reste de la route en direction de Bichkek nous a réservé bien d'autres surprises: la route traverse des canyons multicolores, grimpe des cols aux sommets desquels la vue est hallucinante, longe un réservoir d'eau magnifique (et pas trop froid d'ailleurs, nous y avons tous plongé !) et traverse les « jailoos », ces alpages dans lesquels les kirghizes passent les trois mois d'été sous yourte avec leurs familles et leurs animaux.
Le Kirghizstan est non seulement absolument superbe, mais en plus, nous trouvons facilement des endroits sympas pour bivouaquer le soir et des rivières de montagnes propres pour remplir nos réservoirs d'eau. Les Kirghizes sont hospitaliers, curieux et très respectueux. Bref, c'est tout heureux que nous débarquons à Bichkek, la capitale. Nous y restons 3 jours, le temps de fêter dignement les anniversaires de Malcolm et Yvana: pizza, banana split pour l'un et magret de canard, vin rouge pour l'autre. Il suffit de peu de choses pour se sentir heureux ! Nous déposons notre demande de visa pour la Chine au passage. L'attente des visas nous laisse 8 jours de libre pour aller flâner et nous nous décidons pour une visite du lac Yssik-Kul et une grimpette jusqu'au lac Song-Köl, à plus de 3000m.
Notre expédition vers le lac d'Yssik-kul s'est avérée être décevante. Tous les Kirghizes encensent ce lac et vantent que certains de ces villages sont le ''Cancun'' de l'Asie centrale. On souhaite prévenir de suite les amoureux de Cancun. Ne vous précipitez pas pour faire vos bagages et prendre un avion pour cette destination au lieu de vous diriger vers le Mexique ou la République Dominicaine...Ce fameux village ne présente vraiment aucun intérêt et le seul point commun avec Cancun réside dans le fait que pouvoir croiser dès 10 heures du matin, des gens en train de se saouler (en l'occurrence, la vodka remplace la tequila). Pour la deuxième fois depuis notre départ d'Europe, nous faisons l'erreur de vouloir dormir près d'une plage en ville et nous le regrettons bien vite en voyant débarquer des jeunes qui viennent boire en écoutant de la musique à fond. Trop âgés pour les rejoindre faire la fête, nous devons trouver un autre emplacement pour dormir, au beau milieu de la nuit (ce qui n'est pas aisé car trouver un endroit discret la nuit est délicat). Le lendemain, ce sont les pluies fortes qui apportent la goutte faisant déborder le vase (et le campeur par la même occasion).
Comme nous avons la chance de pouvoir bouger notre maison quand un endroit nous déplait, nous allons voir ailleurs si nous pouvons retrouver la tranquillité des paysages sublimes du Kirghizstan. Et en effet, il aura fallu pas plus de 100 km pour trouver un endroit très charmant en bordure de rivière ou nous pouvons admirer les chevaux sauvages et jouer au soccer avec des Kirghizes. Il faut aller chercher ce qui a de plus beau dans un pays et si ce pays vous offres des paysages magnifiques, c'est en allant au devant de cette nature que vous vivrez les plus belles aventures. Les principales destinations préconisées par notre guide se sont avérées décevantes car soit trop touristiques soit destinées à des parvenus très désagréables. Nos plus belles rencontres se sont faites en pleine nature prêt de yourtes occupés par des habitants bien sympathiques. Le Kirghizstan possède de magnifiques montagnes et nous nous en sommes mis plein les yeux pendant ces deux semaines. Nous avons connu la canicule à Bichkek et une tempête de neige sur un col à 3200m d'altitude, des nuits très calmes dans une nature vierge et des nuits plus agitées car perturbées par des jeunes qui se plaisent à transformer leur voiture en discothèque...On en passe, bref, nous avons vécu des expériences très riches qui positionnent ce pays au top de nos destinations préférées.
En parlant d'expériences très « riches », le Kirghizstan a aussi été l'occasion par deux fois de tester nos capacités à sortir Rudolf de situations délicates.



Hé oui, nous nous sommes fait surprendre deux fois par du sable. Un premier ensablage a permis de tester les plaques de désensablage qu'Olivier avait fabriqué pour nous à Belfort. Par chance, c'était l'après-midi, au bord de l'eau, au milieu de groupes de jeunes kirghizes venus se baigner. Quelques coups de pelles, un bon positionnement de la plaque et des bons bras pour pousser ont permis de sortir Rudolf de ce mauvais pas en moins de 20 minutes. Une bonne occasion qui prouve l'amabilité et le sens de l'entraide des Kirghizes. La deuxième fois a été beaucoup plus pénible. En approche vers un lac, une couche herbeuse cachait un sous sol de sable très mou. Les 5 tonnes du véhicule ont permis très rapidement de valider la théorie de Newton et nous nous sommes retrouvé bloqués vers 6 heures du soir dans le sable. Le sable était tellement mou que les plaques de désensablage se dérobaient sous les pneus pour s'enfoncer dans le sable. Quelques tentatives, le soir, se sont révélées infructueuses malgré 4 heures de travail et des tonnes de sables pelletées (incluant certaines fois ou les roues étaient tellement enfoncées que Rudolf reposait sur le bas de caisse, nécessitant de pelleter des surfaces énormes). Une bonne vodka pour trouver le sommeil et on s'y remet le lendemain. Quelques essais permettent de gagner des centimètres précieux mais à chaque fois, c'est le même scénario: les plaques glissent sur le sable, s'enfoncent parfois à plus d'un mètre et le camion roule comme un cycliste s'entrainant sur un tapis roulant. Il faudra 4 heures de plus et l'aide d'une dizaine de personnes pour finalement sortir Rudolf du sable. Personnellement, nous y avons laissé une énergie énorme (nous avons même du reboucher le trou avant de partir). Cela fait bizarre de ce se sentir si vulnérable et depuis, nous sommes à la limite de la paranoïa à chaque fois que l'on quitte les routes bétonnées.
PS: pour la petite histoire, l'ambassade de Chine qui nous avait fait patienter et nous avait fait payer nos visas n'a jamais lu l'invitation, en chinois (!), fournie par notre agence de voyage, ainsi que le formulaire dûment rempli en 4 exemplaires, dans lesquels nous mentionnions que nous rentrions en Chine le 5 août. L'ambassade a émis des visas valables jusqu'au 10 juillet et a ensuite refusé de reconnaître son erreur ou de nous rembourser. On va donc devoir tout recommencer à l'ambassade chinoise d'Oulan-Bator...Parfois, en plus de l'énergie pour pelleter, il faut être zeeeeeeeeeen...

dimanche 9 juin 2013

Les merveilles ouzbeks

D'accord, le titre est un peu pompeux, mais vraiment, ce pays le mérite.

Après nos longues tractations douanières, nous avons rejoint Tashkent, la capitale de l'Ouzbékistan pour y trouver un hôtel. Nous avions tous besoin d'une longue douche et de laver du linge. Nous avons tourné un peu en rond dans la ville, fatigués et énervés, avant de tomber sur ce que nous cherchions: une chambre d'hôtel « luxe », c'est-à-dire une chambre séparée et un salon avec sofa-lit pour les enfants, une salle de bains avec baignoire (!!), une télé avec des chaînes françaises et … une petite piscine ! Vraiment, on apprécie de petites choses en voyage, mais là, ces 2 nuits de rêve (et la possibilité pour Gérald de voir un match de rugby au milieu de la nuit sur TV5) représentèrent un break bien mérité après nos 3500km kazakhs.

La capitale ouzbek est très agréable. Elle a un côté soviétique avec de grandes avenues bordées d'arbres (ou Rudolf se faufile facilement), quelques monuments, un bazar immense situé dans la vieille ville (moins évident pour Rudolf...) mais surtout, des activités culturelles. Nous optons pour le cirque (l'opéra est fermé pour rénovations, à ma grande déception). C'est une véritable expérience: un vrai cirque – les enfants n'étaient jamais allé dans un cirque « classique » - avec des lions qui sautent à travers des cerceaux enflammés, des chameaux (influence kazakhs !) dressés, des gymnastes russes, des clowns assez drôles. Les enfants ouzbeks autour de nous sont littéralement émerveillés, les nôtres sont bouche bée et apprécient vraiment le spectacle. Même le chapiteau est féerique: une grande arène avec siège en velours rouge rembourrés, un peu fatigué, certes. Le chapiteau est chargé d'odeur, plus compréhensible quand on voit le nombre de chameaux en piste et le fait que le lion ait uriné sur une spectatrice. Bref, toute une expérience! Notre envie de rester à Tashkent une nuit de plus nous pousse à prendre un autre hôtel. Nous ne nous sentons pas à l'aise de passer la nuit dans le camper en ville. La raison: un état hyper policé. L'Ouzbékistan est en effet une dictature, modérée, mais qui se ressent particulièrement dans la capitale. Depuis des attentats terroristes en 1999, tous les sacs sont contrôlés à l'entrée du métro (si, si, il y a un métro !), les policiers peuvent nous arrêter dans la rue ou dans le métro pour contrôler nos visas, nous sommes forcés d'abandonner Rudolf en périphérie de la ville car la police le trouve trop encombrant, bref, on sent le regard policier sur nous de façon constante. Comme on sait que les douaniers contrôlent, à la sortie, les enregistrements de nos nuits d'hôtels, on se dit qu'il vaut mieux que nous dormions à l'hôtel. Et c'est une bonne chose, car nous apprenons alors la règle: une nuit d'hôtel dans chaque ville, et un délai de maximum 2 nuits dans la nature avant de s'enregistrer dans une autre ville. A Tashkent, les hôteliers sont tenus d'appeler la police si nous n'avons pas nos anciens enregistrements en règle...Ça promet pour la frontière ! Bon, on verra en temps voulu.


Notre deuxième étape ouzbek est Samarcande, ville mythique de la route de la soie. Nous sommes très impatients de la découvrir et nous ne serons pas déçus. Pas de mots pour décrire ces merveilles, la galerie de photos sera plus éloquente (si nous arrivons un jour à la poster...vive le débit de connexion internet qui diminue de jour en jour !).

Notre troisième étape est Bukhara, autre ville qui servit de caravansérail à l'époque de la route de la soie. Il faut savoir que, comme à Samarcande, les sites à visiter ne datent malheureusement pas d'Alexandre le Grand, car la plupart des bâtiments ont été détruits par le temps ou rasés par Gengis Khan au début du 1er millénaire. Cependant, le XVe et le XVIe siècle ont vu renaître ces villes et plusieurs dirigeants ont voulu marquer leurs règnes par des constructions époustouflantes. Que ce soit des medersas (écoles coraniques), des mosquées ou des mausolées, chacune rivalise d'élégance. Pour le plaisir de nos yeux.

Nous profitons donc d'un séjour plus urbain, ponctué de nuits d'hôtel, qui ressemble un peu à des vacances. Moins de route, moins de stress (pas de visa à récupérer dans ce pays), beaucoup de visites.

Nos haltes dans le monde rural sont donc discrètes, mais cela ne nous empêche pas de nous faire vite « repérer » par les locaux. Les ouzbeks sont réputés pour leur hospitalité (comme tous les habitants de l'Asie centrale) et ils ne vont pas y faillir. Lors de notre deuxième halte, nous sommes accueillis par un monsieur ouzbek qui nous propose un emplacement pour notre bivouac (l'Ouzbékistan est un pays dont les terres fertiles sont très cultivées, il y a donc moins de place pour nous arrêter). Nous sommes bien heureux d'avoir trouvé un petit coin tranquille, loin de la police. Mais en plus du gîte, notre hôte est revenu nous offrir un riz pilaf le soir et un porridge (au mouton...no comment) le matin. Nous avons eu droit à des cadeaux artisanaux aussi, car nous leur avions offert un ballon pour les remercier de tout. Nous avons eu du mal à repartir, il semble que les voisins s'étaient passé le mot, et nous étions maintenant invités à rester sur leur terre !

De retour à Tashkent, nous avons à nouveau profité de la piscine de notre petit hôtel (hé oui, on s'habitue vite au luxe, surtout quand il fait plus de 40 degrés à l'ombre dehors...). 
Nous avons décidé alors de faire comme les ouzbeks et d'aller nous promener dans les parcs puisque nous étions dimanche après-midi. Parcs immenses, verdoyants mais surtout, équipés de manèges datant de l'ère soviétique, dans une ambiance de kermesse. Les enfants se sont éclatés ! Nous, nous sommes restés bouche bée devant les hélices qui faisaient tourner les balançoires (si, si, hélice...!).

Le lendemain, départ en direction du Kirghizstan, on se réjouit de voir lacs, montagnes, chevaux, nature.

Nous traversons la vallée de Fergana et nous arrêtons dans un village pour y passer la nuit afin d'attaquer le passage de la frontière au petit matin le lendemain. Nous trouvons une superbe place au bord de l'eau. Viennent quelques enfants, suivis de leurs parents. Tous sont sympathiques, mais très vite nous nous retrouvons au milieu d'une foule d'une centaine de personnes. Nous jouons le jeu d'une séance photo digne de starlettes. Les enfants sont aussi assaillis par une horde de jeunes et sont contents de pouvoir communiquer avec eux même si la barrière de la langue ne facilitait pas ces échanges.
L'effet de masse fait en sorte que les Ouzbeks deviennent de plus en plus confiants et commencent à monter dans le camper... Bref, nous avons décidé de partir en vitesse. L'ambiance devenait lourde et parfois un peu hystérique (depuis, plus aucun de nous ne veut devenir une star !). Après une journée de route, nous sommes fatigués. Nous sommes toujours heureux de rencontrer les locaux et passer du temps avec eux, mais lorsque qu'au bout de 2 heures vous vous retrouvez avec 80 personnes qui vous regardent manger dans votre boite comme si vous étiez des singes dans une cage, l'expérience devient tout de suite plus désagréable. Nous avons été forcés de trouver un endroit ou dormir alors qu'il faisait nuit. Pas facile lorsque nous tachons de trouver des chemins tranquilles. Cet épisode est à l'image de notre ressenti sur notre expérience en Ouzbékistan, à savoir que le pays est magnifique et les gens sont très chaleureux, mais cet état très policé et règlementé rend la vie des campeurs compliquée. Nous étions sensés dormir dans les hôtels qui enregistrent les touristes auprès de la police. Nous avons joué le jeu dans les villes mais avons du nous cacher en campagne. Cela laisse un sentiment d'être toujours dans l'illégalité. Notre liberté en est grandement affectée. C'est un peu dommage car cela ne nous a pas permis de profiter de l'Ouzbékistan comme nous l'aurions voulu. Les règles rigides limitent le voyageur à visiter les grandes villes et dépenser son argent dans les endroits prévus pour. C'est dommage car nos plus belles rencontres ont eu lieu en dehors de ces « circuits » touristiques.

Mais on aura apprécié à sa juste valeur toute la richesse historique de l'Ouzbékistan.

A nous la nature et les grands espaces du Kirghizstan...

mardi 28 mai 2013

L'école en voyage.

Je ne vais pas a l'école normal car je fais le tour du monde avec ma famille. Chaque jour je travaille dans des cahier de maths,anglais,français. En voyage j'ai appris des choses différent: sur les animaux, sur les différences entre des crétiens et des musulman, sur les cheminée de fée et la nature, des choses sur l'histoire. Mon bureau est une bande désiner car l'école est dans la voiture. C'est difficile d'écrire parce que sa bouge. Je trouve que l'école en voyage est trop long et platte, mais j'aime mieux avec maman quand même.

Kazakhstan – bilan

Et oui, ce pays mérite un petit bilan. Nous avons finalement passé neuf jours au Kazakhstan, qui paraissait petit vu du Canada et qui s'avéra être un pays immense, dont nous avons parcouru près de 3,500 km dans des conditions souvent difficiles.

Ce pays est rempli de contrastes. Nous y avons vécu des très belles expériences et d'autres plus ardues. On a rencontré des visages bourrus et d'autres très amicaux, des steppes arides et de vertes oasis ou nous avons pu nous relaxer au bord de l'eau, des routes magnifiques ou poussés par le vent, nous avons pu rouler à des moyennes de 100km/h, et d'autres ou il nous a fallu plus de 3 heures pour couvrir 60km.


Premier aspect intéressant du Kazakhstan: la nature. Nous avons quitté la Russie en traversant la Volga qui avait débordé et inondé des champs entiers pour entrer au Kazakhstan et découvrir un paysage désertique digne de celui de Dubaï. Du sable à perte de vue sur des steppes plates avec, cerise sur le gâteau, des chameaux par milliers qui partagent de rares points d'eau avec de magnifiques chevaux sauvages.
Le summum de la désertification du Kazakhstan se concrétise en visitant la ville d'Aralsk, port de cette fameuse mer qui a fondue comme neige au soleil à cause de décisions douteuses de l'époque soviétique (cultiver le coton, plante nécessitante d'importantes quantités d'eau, dans une région aride). Cette ville dont l'exploitation portuaire faisait vivre 60,000 personnes se trouve aujourd'hui à plus de 80km du rivage et l'eau de la mer d'Aral a atteint des taux de salinité empêchant toute vie de subsister.

Coté faune, nous avons été ébloui par le nombre de rapaces (aigles et faucons) chassant dans des steppes sans fin, par des sortes de marmottes miniatures qui se tiennent toute droites au bord des routes, comme contrôlant le passage, par les chameaux bavants et poilus nous regardant d'un air las, ou par les troupeaux d'animaux domestiques, moutons, chèvres, vaches et chevaux qui se mélangent parfois.

Coté humain, nous avons eu des contacts limités au début de notre parcours. Le coté réservé des kazaks et la barrière du langage dans les villages ont rendu les contacts difficiles. Nous avons eu la chance de faire de magnifiques rencontres avec des locaux qui ont su nous montrer leur sens de l'hospitalité comme cette famille qui nous a invité à partager le thé avec elle (le thé s'est avéré être un véritable festin).
Je ne vous raconte pas la tête que nous avons faite lorsqu'après un repas pris au campeur, nous avons vu une table remplie de gâteaux, bonbons, fromages, yaourt, pains et leur fameuse soupe au nouilles. Nous avons passé une excellente soirée mais faire deux repas en une soirée n'a vraiment plu qu'à Gerald qui a pu se remplir l'estomac pour la semaine complète.


Que dire des routes... pas de surprises de ce coté. Nous nous attendions au pire et nous avons vécu le pire. Des routes impraticables pour un Rudolf chargé d'un campeur qui ne cessait de sauter et basculer de gauche à droite. Des camions coincés dans la boue qu'il fallait croiser, une troisième voie virtuelle que les kazakhs se créaient en dépassant alors qu'un autre véhicule arrive en face, comptant sur la bonne volonté des deux automobilistes pour se tasser.

Mais la cerise sur le gâteau restera les policiers. Comme dans les pays précédents, le fait que Rudolf ne possède qu'une seule plaque fut un prétexte constant pour nous arrêter. Autant cela était folklorique dans les autres pays, autant votre patience atteint ses limites dans ce pays ou nous nous avons rencontré ce genre des patrouilles au moins 5 à 8 fois par jour. Parfois, les policiers se contentaient de vérifier nos papiers avant de nous laisser partir en tentant gentiment de nous soutirer quelques dollars (qu'ils n'ont jamais reçus de notre part), parfois d'autres se sont montrés plus insistant et il nous fallait profiter d'un moment opportun pour leur reprendre nos papiers avant de partir sans leur demander leur avis.

Nous savions le pays corrompu mais nous fûmes déçu de constater que la pire expérience policière nous attendait à notre entrée en Ouzbékistan. Après avoir attendu plus de 5 heures à la douane, des policiers imbibés de vodka ont tenté de nous soutirer de l'argent en nous disant que nous avions trop bu! Situation délicate que de gérer un policier corrompu et bourré qui ne montre aucun signe de sympathie. La aussi, nous sommes resté fermes et tout en restant polis, nous lui avons gentiment fait comprendre que son statut de policier ne lui donnerait pas un ascendant suffisant pour que nous puissions satisfaire ses avides besoins d'argent. Ce chapitre sur les policiers corrompus ne se refermera donc pas en quittant le Kazakhstan.

Voilà, nous sommes en Ouzbékistan. Nous retournerons au Kazakhstan dans 1 mois pour rejoindre la Mongolie. Mais nous sommes désormais des voyageurs avertis. Jusqu'à maintenant nous pouvons même nous targuer d'un bilan positif car non seulement ceux-ci n'ont jamais réussi à nous soutirer quoique ce soit alors qu'un d'entre eux a du nous laisser son porte-clé ! Il faut croire que le monde de requins des affaires auquel Gérald est confronté en Occident nous prépare très bien à ce genre d'expérience !