Le 3 juillet, ça y est, nous avons quitté le Kazakhstan pour la Russie. Nous avons un visa de 6 jours pour parcourir environ 1000km jusqu'à la frontière mongole. Bon, d'ici là, il nous faut nous arrêter dans la ville principale de l'Altaï (chaîne de montagnes de la région) pour nous enregistrer. Encore un mystère hérité de l'ère communiste: doit-on vraiment s'enregistrer ? Si oui, ou, quand, comment ? Entre l'enregistrement kazakh et l'Ovir ouzbèk qui nous oblige théoriquement à dormir dans des hôtels, rien n'est jamais très clair dans les pays de l'ex-bloc soviétique. Mais bon, dans le doute, on va faire un effort et s'enregistrer.
La Russie sibérienne ressemble étrangement à ce bout de Russie coincé entre l'Ukraine et le Kazakhstan. Mêmes champs de colza, mêmes petites forêts qui séparent les cultures, même paysage plat, mêmes Ladas, mêmes routes correctes.(un régal pour Rudolf après le Kazakhstan) Nous sommes retournés dans une certaine zone de confort, avec des stations services et des restaurants équipés de lecteur de carte de crédit. En plus, notre maîtrise du cyrillique nous permet maintenant de ne plus confondre l'épicerie du coin avec le magasin de bricolage ! Et même de lire 3 mots sur le menu (oui, on mange la même chose à chaque restaurant, on a toujours pas réussi à lire le reste du menu !).
Nous rentrons dans l'Altai sans aucune attente et notre mâchoire se décroche de notre face en traversant cette région magnifique. Décidément, ce voyage nous fait réserve de biens belles surprises. L'Altai est une région montagneuse dotée de magnifiques rivières, montagnes et villages pittoresques. La route est magnifique et nous en prenons plein les yeux. Nous dormons dans une belle foret de pins au bord d'une rivière avant planifier de filer le lendemain vers la frontière mongole qui malheureusement sera fermée. Nous passons une dernière nuit en territoire russe a moins de 1 km de la frontière afin de passer cette dernière tôt le lendemain. A ce moment, nous ne nous doutions pas que nous allions vivre notre plus étonnant et éprouvant passage de frontière de notre vie. Arrivés à 8 heures au poste, il y avait déjà une bonne trentaine de véhicules incluant de nombreux minibus transportant des Mongoles et Kazakhs.
Le bureau de l'émigration ouvrait à 9 heures. Une bonne quarantaine de personnes attendent dans un calme trompeur. Nous nous plaçons dans la file d'attente et assistons à une véritable rixe dès que la bureau ouvra ses portes. Au lieu de sagement attendre son tour, la règle consiste a pousser le plus fort pour rentrer avant les autres. Le ton monte très vite et les petits margoulins commencent à montrer toute leur ingéniosité. Lorsqu'ils 'envoient par leur femme enceinte pousser dans la mêlée pour dépasser tout le monde, les locaux donnent carrément leurs passeports aux personnes situées près des portes en échange d'un peu d'argent. D'autres passent carrément par derrière pour donner leurs passeports (incluant donc quelques billets) à travers les vitres du bureau. Bref, au bout de une heure, aucune progression. Nous prenons une décision, c'est au rugbyman de service de prendre les passeports du groupe Français avec qui nous attendons. Je pousse constamment en me positionnant dans le flot des gens qui poussent et me fait porter jusqu'à la porte en une heure. Nous ressortons avec un tampon sur nos passeports au bout de 4 heures d'attente. Il nous en faudra 6 heures de plus pour quitter le territoire Russe et passer la douane Mongole. Nous rentrons enfin en Mongolie en espérant ne plus jamais connaître une telle expérience. Heureusement que la vodka coule à foison, il est des jours ou cette boisson aide à abaisser le niveau de stress. À nous la Mongolie.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire