mardi 16 août 2016

La grande traversée

Presque 4 mois après notre départ de Montréal, il est temps pour les Caribous de remettre le cap sur l'est: nous nous apprêtons à traverser l'immensité des plaines canadiennes. Après avoir réfléchi au parcours - États-Unis, pas États-Unis, petit bout aux États-Unis...??? - je décide que c'est une belle occasion de rester en territoire canadien et de découvrir d'autres facettes de notre pays d'accueil. Vu les distances, pas sûr que nous retournerons souvent au nord du Manitoba, à Régina ou le long du lac supérieur. Donc nous emprunterons les routes canadiennes et tant pis pour les limites de vitesses américaines à 80 miles/h (130 km/h...pas mal plus vite que les 90 autorisés en Ontario...). Première constatation en préparant le trajet: les plaines ne sont pas si immenses et c'est principalement la traversée de l'Ontario qui nous prendra du temps. Je repère 2-3 activités fun pour les enfants sur le chemin et évidemment, je m'arrange pour planifier la visite de 2 parcs nationaux de plus. Tout est prêt, paqueté, on jette un dernier regard sur les Rocheuses, toujours aussi imposantes et sublimes, et on reprend la route.  
Sublimes Rocheuses
Premier arrêt: Drumheller, en Alberta. Petite ville qui abrite le musée Tyrell de paléontologie, de renommée internationale. Le détour en vaut largement la peine. Le musée est superbe, interactif et enrichissant. En plus, il est...climatisé ! Hé oui, après 4 mois de fraîcheur, nous ne sommes plus habitués au climat des plaines et tout effort nous paraît inhumain au dessus de 27 degrés !
Drumheller ou la ville des dinosaures géants
Après la théorie, il est temps pour la pratique: notre deuxième arrêt est à Dinosaur Park où nous avons réservé un Fossil Safari. On se réjouit de jouer les paléontologues en herbe. Dinosaur Park est un parc provincial situé dans les Badlands canadiens. En gros, vous roulez sur les plaines plates comme une feuille de papier quand soudainement, une faille s'ouvre devant vous et une vallée verdoyante s'étend à vos pieds. Un magnifique spectacle ! Malgré la beauté du lieu, le nom de ces régions révèlent l'aridité et la pauvreté des sols. Les Badlands, contrairement aux prairies qui s'étendent à perte de vue tout autour, ne sont pas cultivés; on y trouve malgré tout plusieurs petites villes établies le long du cours d'eau.
les Badlands, près de Dinosaur Park
Notre expérience dans le monde Jurassic ne sera malheureusement pas concluante...Assaillis par des hordes de moustiques, nous devrons passer 95% de notre temps DANS la tente ou dans le Visitor Center...La température, malgré la végétation et la rivière, avoisine les 30 degrés...Pas bon pour des Caribous ! Et puis notre Fossil Safari ne peut se faire à l'extérieur, la route menant au site de fouilles ayant été emportée par une tempête, deux jours plus tôt. Nous voilà donc en train de fouiller...dans le petit musée ! Les enfants sont quand même ravis de leur activité, la tente se transformera en terrain de championnat de Yatze et nous finirons à la cafétéria du coin, faut de pouvoir cuisiner sans se faire dévorer tout cru. Allez hop, on repart le lendemain.
Dinosaur Park surnommé moustiques parc !
Ma prochaine destination est le parc national Riding Mountain, au nord du Manitoba. Impossible de s'y rendre d'une traite, surtout si l'on considère que nous sommes rarement prêts à partir avant 10h. J'attaque donc la route en jetant un œil aux attractions sur notre chemin. Un incontournable du Saskatchewan sont les tunnels de Moose Jaw. Aucune idée de ce que c'est réellement, mais nous y sommes au milieu de l'après-midi et nous décidons d'acheter nos billets. À notre grande surprise, la visite n'est pas classique: c'est une pièce de théâtre interactive qui vous emmène dans les sous-sols de la ville de Moose Jaw, à l'épique de la prohibition et d'Al Capone. En effet, le Manitoba était une "dry province", comprenez sans alcool, et faisait une contrebande active avec la ville de Chicago, sous la houlette du fameux Al Capone. Bref, nous nous sommes retrouvés dans la peau de contrebandiers tentant d'échapper à la fois à la police locale, qui réclamait son dû, et à Al Capone, qui nous aurait étriper de venir ainsi arpenter sur son territoire. Les acteurs étaient géniaux, on a presque tout compris et beaucoup rigolé !!! En repartant, vers les 18h, le déluge nous rattrape (on croyait l'avoir semé au lac Louise !) et je décide que nous méritons un petit break: ce sera donc un hôtel pour ce soir, et pas n'importe lequel: un Travelodge, bien propre, avec petit parc aquatique et buffet du vendredi soir. 
La pause méritée et 3 Caribous au temps de la prohibition
 Riding Mountain national Park est un grand parc au milieu du Canada, composé de lacs, de forêts et d'une prairie à ...bison ! Loïs n'ayant pu voir les hordes de Yellowstone ou de Custer, je décide de faire un petit crochet pour aller admirer ces mastodontes flegmatiques (quand on ne s'approche pas trop). Comme nous sommes samedi soir et un long week-end, je tente de trouver un site dans le camping le plus éloigné du parc. Au final, nous découvrons un petit bijou: un mini-camping de 12 places dont seules trois sont occupées, au bord d'un lac magnifique. Nos voisins sont charmants et francophones (du Manitoba, tout un mélange bien intéressant !), les enfants passent leur soirée à pêcher (avec succès!) et le doigt de pied de Loïs fera même connaissance avec une ...sangsue !!! Que de souvenirs !
La pêche
 
Moment hors du temps
Ce magnifique site étant à 110 km des bisons et des trails, nous nous déplaçons avec regret pour les 2 nuits suivantes. Il nous reste maintenant à redescendre jusqu'au environs de Toronto, où nous avons rendez-vous au cottage de mon amie Jenn. La route est belle, très belle. C'est la région des grands lacs, avec un lac supérieur majestueux, des forêts denses, des avertissements d'une vie sauvage abondante. Bon, la route est longue aussi, très longue. Nous mettrons 6 jours, y compris un arrêt musée à Winnipeg (et séchage de tente...), un détour à la mine d'améthystes et une journée geocaching au parc national de Pukaskwa. En plus, la limite de vitesse descend à 90km/h dans cette partie de l'Ontario. On se traîne ....  
Réplique taille réelle du "Nonsuch", 1er bateau de la compagnie de la Baie d'Hudson, musée du Manitoba
Comment sécher une tente à l'intérieur d'une chambre d'hôtel, testé par les Caribous    
Les Caribous ont trouvé plein d'améthystes !
Geocaching à Pukaskwa, lac supérieur
Ça y est, on y est ! Après les avoir quitté au matin du 6 avril, sous une tempête de neige, nous retrouvons Jenn, Nolan et Alex au matin du 7 août, sous un soleil de plomb. L'accueil est mémorable, comme d'habitude, et les batailles de Ninjas et de superhéros s'enchaînent jusqu'au lendemain. Merci pour tout tout tout !!!
La gang des Ninjas !
 Et maintenant, place aux vacances. Delphine, Justine et Colin nous attendent pour jouer les mamies des campings et les 4 mousquetaires en herbe. 
Camping à Killbear, baie géorgienne
  C'était vraiment chouette d'écrire ce blog et de se savoir lue. J'espère que vous avez eu autant de plaisir que moi. Pour vous tenir en haleine, sachez que les prochaines aventures des Caribous seront en pente et brûlantes. À dans quelques ...années :-)

mardi 26 juillet 2016

Jasper National parc: le coup de cœur

Vendredi matin, après le déluge, nous repartons donc courageusement en direction du Lac Louise. L'idée de voir l'imposant Fairmont au bord du lac turquoise nous motive à retourner dans les Rocheuses. Vu la météo et l'heure avancée, nous décidons de faire une halte à Banff et de profiter des avantages des villes: nous voici donc au petit cinéma du coin, à rigoler devant "the secret life of pets". Le soir venu, nous plantons notre tente dans le camping sécurisé du Lac Louise. En effet, pour la première fois, le camping des tentes est entouré d'un grillage électrifié, destiné à empêcher ours et grizzlis de venir voler nos sandwichs. Selon les Rangers, la barrière a été installée car le camping se trouve sur le parcours de nombreux ursidés. Selon moi, c'est parce que le camping est rempli de touristes du dimanche qui laissent traîner réchaud et glacière...Il faut dire que le coin est touristique ! 
Les Caribous sous l'eau au Lac Louise
Le camping et la journée ne nous laisseront pas un souvenir impérissable: nous avons dormi sous des trombes d'eau, nous avons remballé la tente toujours sous des trombes d'eau et nous avons parcouru la magnifique et fameuse Icefield parkway encore sous des trombes d'eau...le désespoir nous gagne peu à peu. De plus, mes plans capotent: j'ai réservé un camping à Jasper dès le dimanche soir, pensant dormir le long de cette belle route dans un First come, First serve le samedi soir. Vu le temps et l'état de la tente, on continue jusqu'à Jasper, puis on poursuit direction une des sorties et on déniche un motel sympa sur le bord de la route. Là, le bonheur des enfants: des jeux, une télé avec des locations de films, un lit au sec. Évidemment, une fois la chambre réglée, le soleil réapparaît...no comment !!!  Le lendemain, nous commençons notre visite de Jasper. Après avoir grogné contre l'organisation précaire des parcs canadiens, je retrouve un Visitor center bien organisé, des Rangers motivés, des randonnées multiples et même un Junior ranger programme pour les enfants ! Ça y est, je suis conquise. Jasper est aussi une ville très sympa: on y trouve autant de restaurants qu'à Banff mais une ambiance plus sportive et plus décontractée. Un endroit pour faire sa lessive qui sert d'excellents cafés, une piscine publique hallucinante, une bibliothèque avec BD en français et wifi fonctionnel: il ne m'en faut pas plus. Et pourtant, j'en ai encore: Jasper est le parc où nous avons vu le plus d'animaux de notre voyage. Le troupeau complet de wapitis est venu nous saluer à coté de notre tente, une belle ours noire et son tout petit ourson ont traversé juste devant notre voiture, des coyotes hurlaient le long d'une colline, et biches, bighorn sheeps et écureuils abondent.
Quelques-uns qui se sont laissés photographier !
Les journées ont été bien remplies: randonnée au lac Maligne, avec un arrêt au magnifique lac Médecine, randonnée au canyon de Maligne (la rivière du coin est tellement dangereuse que le coureur des bois français lui a trouvé l'air...malin ! D'où le nom), après-midi détente au lac Edith avec paddle et baignade (pour une fois que le soleil brille, on en profite !), puis re-randonnée au sommet du mont Sulfur (oui, Loïs grogne un peu :-)...mais enfile quand même les kilomètres !), plouf bien mérité dans les sources d'eau chaudes, et camping, camping, camping.
Fin de randonnée: le lac Maligne
Lac Medicine. Beau, beau, beau
 
À chacun sa détente !     
2 Malcolm au sommet du Sulfur !
 
Sources chaudes de Miette et Pocahontas Campground 
Les photos sont révélatrices: j'ai adoré Jasper, que ce soit la ville ou le parc national. J'essaie d'ailleurs de convaincre le reste de la famille de venir y vivre, mais ce n'est pas gagné ;-). Il était cependant temps de repartir et d'aller admirer la route des glaciers, cette fois-ci, sans la pluie. La route entre la ville de Jasper et le lac Louise est appelée la route des glaciers car plusieurs centaines de glacier recouvrent des pans de montagnes et ont sculpté les vallées. Les panoramas sont superbes, surtout quand un rayon de soleil éclaire la couche de glace. Nous avons passé 2 jours sur cette route, campant au milieu. Une randonnée au sommet a couronné notre premier jour et nous avons joué les touristes le deuxième jour: nous sommes allés marcher sur le glacier à bord d'un bus énorme et nous avons affronté le vide sur la passerelle du Skywalk. Glaçant et drôle !
Un sommet de plus !
Un peu de glace ?
 
Les pieds dans le vide
Icefield parkway ou la route des glaciers
Nos deux jours de route nous ont ramené dans la ville de Banff. La pluie s'est tarie, les rayons de soleil nous réchauffent...on va y rester quelques jours cette fois-ci, le temps d'escalader le cirque de montagne proche de notre camping et de faire une partie de bowling mémorable...Loïs joue à la façon "quilles" et nous bat à plate couture !
C-Circus, écho inclus !
Mémorable partie de bowling
Bus publics de Banff: décorés d'ours, de cougars ou de loups
De nouveau, il est temps de quitter cette magnifique région. Un peu difficile de s'arracher à ces montagnes vertigineuses. On passe la dernière soirée devant le feu à contempler le coucher de soleil sur la montagne.
 

mercredi 20 juillet 2016

Welcome to Canada

Je reprends la plume après 2 semaines de vacances familiales de luxe. Je vous passe les détails des retrouvailles des 4 Caribous, de nos superbes excursions - kayak de mer à Tofino, bbq entre amis à Vancouver, spectacle d'un orque chassant et jouant dans les eaux glaciales du Pacifique, vélo de montagne boueux à Whistler et plein de bons restaurants ! - et du sentiment agréable de retrouver un toit, une douche privée et un lit chaque soir (surtout que le temps n'était pas au rendez-vous...). Bref, que du bonheur ! Puis Gérald est reparti retrouver les deux félins (et surtout leur ouvrir la porte, enfermés depuis 2 semaines !) et travailler dur.  
Les 4 Caribous réunis
 
Un orque heureux après sa dégustation d'un petit phoque...
 
Un peu de luxe !
Deux événements majeurs ont transformé la vie des Caribous nomades depuis mon dernier post: nous sommes maintenant au Canada et nous sommes 3 ! Loïs s'est jointe au roadtrip et ajoute une dimension musicale..."Maman, on peut mettre la musique ? Maman, plus fort la musique! Maman, encore de la musique...". Mais où est passé mon silence ?! Heureusement que les écouteurs existent :-) Être 3 n'a cependant pas que des avantages: impossible de dormir à 3 dans la voiture, nous devons donc camper tous les soirs, beau temps, mauvais temps...Et nous n'avons pas choisi le meilleur été pour les Rocheuses canadiennes...Parti de Vancouver le dimanche matin, nous avons campé peu avant Revelstoke, après plusieurs heures de route. Le lendemain matin, le déluge s'est abattu sur nous. Heureusement, la tente était déjà pliée...À une demi-heure de route, le soleil était de retour et nous avons profité des randonnées au sommet du Mont Revelstoke. En repartant, un ours nous a même fait un petit coucou (depuis la voiture, toujours pas de quoi vous faire frissonner !).  
Les premières randonnées à 3
Le lendemain, direction Glacier National Park. Après avoir lu dans le guide qu'il pleut 2 fois par semaine dans ce parc (une fois pour 3 jours et l'autre fois les 4 jours restant...), nous nous sommes dit qu'une nuit suffirait. Le parc n'a pas failli à sa réputation: la pluie nous a rafraîchi lors de notre belle randonnée (la première longue randonnée des 3 Caribous...avec une Loïs mal chaussée et un peu malade...pas de quoi la motiver pour les suivantes !!) et, si nous avons été épargné le soir, le déluge s'est abattu toute la nuit. Le matin, la pluie ne cessait pas et aurait suffi à arroser toute la Californie. Inutile de décrire l'état de la tente quand nous sommes repartis...bouh...  
Sous un rayon de soleil, le magnifique Glacier national Park canadien
Heureusement, Paula, une amie d'une amie (merci Elisabeth !!!!) habitant à Calgary avait accepté que nous plantions notre tente dans son jardin. Vu le temps, Paula et sa famille ont eu pitié de nous et nous ont hébergé dans leur magnifique maison. Nous y avons passé deux jours exceptionnels: avec 3 enfants de 10, 12 et 14 ans, les fusils nerfs ont résonné pendant tout notre séjour avec un Malcolm aux anges, les filles ont papoté "rap" et j'ai pratiqué intensément mon anglais en découvrant des gens charmants. De plus, nous avons rarement aussi bien mangé, Paula est une cuisinière talentueuse: je vous laisse juger avec ces quelques photos.
Merci encore !!!!!
Notre étape à Calgary visait à assister au Stampede: le rodéo annuel de la ville. Bien que nous ayons déjà vu ce spectacle à Cody avec Malcolm, nous avons replongé avec délice dans le monde des cow-boys. Pendant 10 jours, toute la ville vit au rythme du Stampede et tout le monde s'habille pour l'occasion. J'aurais voulu avoir plus de place pour ramener les Santiags colorées ! Outre le spectacle des fous qui tentent de rester sur le dos du taureau en furie et des courses de chevaux débridées, le Stampede offre aussi assez de stands pour nourrir une armée ainsi que de nombreux manèges. Les enfants ont donc tiré à la carabine, grimpé des échelles, gagné un singe en peluche, dégusté pop-corn et slush et se sont décoiffés sur le grand-huit / roller coaster. Un bel après-midi !
Rodeo Time !
Au temps des cowboys et des cowgirls
Le vendredi matin, après que les trombes d'eau se soient calmées, nous sommes repartis, avec une tente toute sèche et de bons conseils (merci Scott !), direction Banff pour découvrir les deux fameux parcs des Rocheuses: Banff  et Jasper. Les parcs seront-ils sous la pluie ? Les Caribous vont-ils fondre ou Yvana va-t-elle simplement remettre toute la famille dans la voiture direction les déserts de l'Utah ? Loïs va-t-elle survivre aux randonnées sans musique? La terrible rencontre avec un grizzli sur un chemin isolé va-t-elle se produire ??? J'espère vous avoir assez accroché pour que vous lisiez toutes les réponses dans notre prochain post ! À bientôt.  

lundi 27 juin 2016

The last one aux US: Glacier national Park

Hé oui, toute bonne chose a une fin. Notre voyage en sol américain touche à sa fin, nous passons la frontière le 23 juin prochain. Nous remontons donc depuis la ville des cowboys jusqu'à Glacier national park, collé à la frontière canadienne. Sur la route, nous re-traversons Yellowstone (troisième fois quand même...) et en profitons pour visiter la partie nord, Mammoth. Après ceci, nous constatons que cela valait bien la peine d'y retourner ! Yellowstone n'a pas fini de nous surprendre.
Mammoth Hot springs: Palette springs
L'eau chargée de calcaire s'écoule et forme ces étranges fontaines qui évoluent avec le temps
Ensuite, quelques centaines de miles à travers le Montana et nous atteignons la partie est de Glacier. Ce parc est connu principalement pour la route qui le traverse d'est en ouest, appelée la Going-to-the-Sun road. Elle ouvre dans le courant du mois de juin, lorsqu'il est possible de déneiger le Logan Pass. Ce col n'est pourtant pas très haut, mais reçoit plus de 20 mètres de neige par année. En mai, le Visitor center est encore enseveli. Comme d'habitude, nous avons énormément de chance: nous arrivons le samedi soir et la route est ouverte depuis le vendredi...Ouf ! Avant de parcourir le trajet des touristes, la Going-to-the-sun, nous consacrons une journée à explorer les sentiers. Tout est magnifique: la nature est en fleur, les glaciers survivent et scintillent sous le soleil (il en reste 25 sur les 150 recensés au 19ème siècle...à méditer...), les petits et gros animaux se baladent et...les grizzlis pointent le bout de leur nez ! Ça y est, on a bel et bien vu un grizzli. Même 3 grizzlis, dont un petit. Non seulement nous avons pu les admirer en train de jouer, chercher leur nourriture et grimper à flanc de montagne, mais en plus, je n'avais même pas la bombe à la main et les jambes qui tremblent: toute la petite famille à poil brun était à plusieurs km, dans la montagne, et notre œil les admirait à travers le téléobjectif d'un ranger. Oui, oui, c'est moins aventureux, vous espériez une rencontre au fond du bois et une Yvana qui affronte le grizzli hurlant et montrant ses griffes...Et bien moi, pas du tout ! ;-) Malheureusement, cette belle expérience ne nous a pas permis de vous ramener une photo. Décidément, pas de chance avec les ursidés américains. Peut-être que les canadiens seront plus photogéniques...!  
Randonnée au lac des icebergs. Si, si, on est en juin :-)
 
C'est aussi le printemps tout en haut des montagnes
 
Going-to-the-sun road: la route portait bien son nom ce jour-là
 
Non, non, nous ne sommes pas aux Caraïbes!
Il est temps maintenant d'aller rejoindre le reste des Caribous, qui arrivent par voie express dans quelques jours. De retour sur le blog après les vacances, le lit douillet, l'ours qui ne me mange pas (pas de commentaires salaces...!), la mini-Caribette qui va me raconter TOUS les détails de ses 3 mois avec Papa, un vrai toit sur la tête et les pieds en éventail. A plus !

vendredi 24 juin 2016

Les Caribous cowboys

Pour changer un peu, nous avons fait une petite incursion dans le far-west profond: au pays de Buffalo Bill. Après nos deux magnifiques parcs nationaux, nous prenons la route pour Cody, la ville natale de William F. Cody, surnommé Buffalo Bill. Cette ville offre quelques attractions plutôt sympas: tout d'abord, le plus grand musée américain sur l'Ouest de ce beau pays. Il s'agit en fait de 5 musées regroupés en un seul endroit: un musée sur l'histoire de M. Cody - et comment il fut à la fois chef des éclaireurs pour l'armée américaine, entrepreneur puis showmen, se produisant aux USA comme en Europe, devant les foules et devant...la reine d'Angleterre ! - un musée d'art, un musée d'histoire naturelle - assez chouette, la faune et la flore des plateaux, des plaines et des régions alpines y sont représentées et expliquées (plein d'animaux qu'on commence à bien connaître) -, un musée sur les armes à feu et un musée sur l'histoire amérindienne. Bref, de quoi y passer quelques heures. On le parcourt en courant un peu, car nous sommes arrivés au milieu de l'après-midi et nous ne voulons surtout pas rater la gun fight qui a lieu à 18h devant le saloon, oh pardon, l'hôtel Irma (fondé par Buffalo Bill!). C'était la grande motivation pour faire la route jusqu'à Cody: la reconstitution d'une bataille entre cowboys en plein milieu de la rue. Le déplacement valait le coup: le spectacle est court et gratuit - un vrai spectacle de rue - et les costumes et les coups de feu nous projettent dans l'Ouest du 18ème siècle. Pour prolonger notre excursion temporelle, nous allons déguster un gros steak dans le restaurant de l'hôtel. Pour couronner le tout, Malcolm se fera offrir une bière Salsaparilla (style de Root Beer) par Buffalo Bill lui-même ! Si, si !
Un caribou chez Buffalo Bill
Le lendemain, nous devions remonter sur Yellowstone, puis direction Glacier national Park. Mais le jour d'avant, j'avais déniché une petite boutique de pêcheurs et négocier de nous emmener une matinée tester la pêche à la mouche ! Le lendemain matin donc, nous nous levons aux aurores (6h30...tellement tôt !!!) pour rejoindre notre guide. Armés d'immenses cannes, nous partons taquiner la truite dans un joli petit lac. Il nous faudra un petit moment, mais chacun de nous attrapera une jolie prise, aussitôt relâchée. Honnêtement, j'ai rarement autant rigolé: ma ligne s'est prise dans les herbes DERRIÈRE moi à peu près 28 fois, puis sous les pierres, sous mes pieds et j'en passe. Je n'ai pas accroché la narine de mon guide, comme dans les films, mais il s'en est fallu de peu !!! Bref, les poissons ne craignent pas grand chose...Malcolm a adoré l'expérience, et puisque c'était un de ses cadeaux d'anniversaire, j'étais bien contente qu'il attrape son poisson. L'après-midi, nous sommes retournés au camping, faire devoirs, blog et organisation en se prélassant sur nos matelas, dans l'herbe. Un peu de farniente, aaaahhhh...
Les Caribous se détendent
Le soir, on continue notre vie de cowboy en assistant au rodéo. Notre guide pêcheur est également un dompteur de taureau, on va donc aller constater si il est capable de tenir dessus ! Le spectacle ressemble à une BD de Lucky Luke: courses de chevaux, veaux attrapés au lasso et jetés à terre pour leur ligoter les pattes, espèces de fous qui grimpent sur des chevaux sauvages ou des taureaux déchaînés pour tenter de battre les records et l'hymne américain qui couronne le tout. On a adoré !
Rodéo Time !
Bon, la pause est finie, il est temps de repartir pour notre dernier parc national américain: Glacier.

mercredi 22 juin 2016

Yellowstone VS Grand Teton

Vendredi 10 juin, après des croissants, un gros câlin de Malcolm et plein de super messages de votre part (je dois avoir une bonne étoile pour avoir eu du réseau alors que nous campions au milieu d'une forêt immense...Parfois, même en pleine ville je n'en ai pas !), nous partons pour Yellowstone. Il y a déjà plusieurs dizaines de voitures qui patientent en avant des guichets, alors que 5 guérites sont ouvertes. Cela pose tout de suite le décor: il y a du monde. La première journée sera consacrée à la route des geysers, hot springs, mud pot et autres formations géologiques. En trois mots, j'ai appris que Yellowstone possède les deux tiers des geysers actifs du monde et que l'activité volcanique est intense dans la caldeira car la couche terrestre n'a que 3 à 5 km d'épaisseur. La dernière éruption de ce super volcan a eu lieu il y a 640 000 ans et il vaut mieux ne pas être dans la région lors de la prochaine (la lune est conseillée...). Les visitors centers, comme beaucoup de musées et expositions des USA, sont extrémement bien faits et interactifs. Même Malcolm comprend l'essentiel. 
Un petit geyser qui nous salue !
Toute une palette de couleurs
Grand prismatic spring: hallucinant
  Après tant de beauté à couper le souffle, et beaucoup d'attente aux parkings de chaque attractions, il est temps de reprendre la route, direction notre camping, réservé il y a plus de 4 mois. Un petit arrêt apéro, histoire de trinquer à ma santé (non mais !) et nous voici enfin arrivés. Juste pour vous faire comprendre la difficulté de visiter Yelowstone en quelques jours: le parc est plus grand que la Corse, il y a 4 millions de visiteurs par année dont la plupart entre juin et septembre et un mot a été inventé pour les embouteillages créés par la vue d'un ours ou par un bison qui prend son temps pour traverser la route. Vous voyez le tableau...? Ceci dit, je décide donc de limiter les déplacements pour éviter de passer 95% de la journée dans la voiture. On se consacre donc au canyon le deuxième jour, avant de redescendre voir le reste des geysers, situés juste à côté du restaurant réservé pour l'anniversaire de Malcolm. 
Le grand canyon de Yellowstone
Hé oui, le grand fête ses 10 ans ce jour-là, on le chouchoute donc avec ré-croissants, re-apéro et un souper au fameux Old Faithful Inn. Je n'avais juste pas prévu que le restaurant serait à 1h30 de route, mmphrrr...Pour s'ouvrir l'appétit, nous assistons à l'éruption du Old Faithful geyser, surnommé ainsi car il est très fidèle et crache son eau toutes les 1 à 2 heures. Une fois passé la horde de touristes, nous en apercevons un bout. Heureusement que l'eau monte. Plusieurs dizaines de mètres ! 
Old Faithful et la horde de touristes !
Le 3ème jour, nous partons randonner en haut du Mont Washburn. Le temps est devenu maussade, il a plu des cordes du samedi ou dimanche, c'est donc parfait pour une bonne grimpette. Arrivés à plus de 3000m, on commence à en ressentir les effets. Mais on s'accroche et on atteint le refuge. Le temps de redescendre, nous attaquons douches, lessives et devoirs et c'est déjà l'heure de se coucher. Vivement demain, on retourne finir les geysers (plus on en voit, plus il y en a à voir !) et on file sur le deuxième parc de la région: Grand Teton.
Yes !
Ah oui, quand même un petit mot sur les grizzlis...Présents dans les 2 parcs (45 à Grand Teton et plus de 600 à Yellowstone), nous n'en avons malheureusement pas vu. J'ai eu beau scruter depuis la voiture, pas de grosse bibitte à fourrure brune en vue. Mais bon, après notre aventure à Yosemite, je n'avais pas non plus envie qu'un grizzli vienne tourner autour de la tente ou nous fasse un coucou au milieu d'une randonnée. Après avoir un peu hésité, on a investi dans le spray à ours. Le premier jour, je me faisais l'effet d'être Calamity Jane, avec la bombe à ma ceinture, prête à dégainer. Mais au bout de 2 minutes, on se retrouve coincés entre deux bisons et là, je sens très rassurée avec mon arme d'auto-défense ! Comme me l'expliquait un ranger, le spray contre les grizzlis, c'est bien, mais c'est aussi très utile contre les bisons, les wapitis ou les orignaux qui ont tous des tendances à charger si l'humain est trop prêt. Cela m'évitera de devoir me jeter entre l'animal qui charge et Malcolm, comme je l'avais fait en Turquie. Bon, là-bas, c'était une petite chèvre :-))))
Un bison au spa...
Grand Teton est séparé de Yellowstone de quelques kilomètres à peine, mais on passe dans un autre monde. Une belle chaîne de montagnes, avec 3 pics (des tétons selon les explorateurs français qui les nommèrent...), quelques lacs au pied des montagnes, puis des grandes plaines. Le parc est beaucoup plus petit et beaucoup moins envahi. Le temps n'est pas au rendez-vous, c'est dommage. Impossible d'avoir une belle photo des Tetons sans que les nuages se collent tout autour ou le fasse carrément disparaître.
So beautiful and peaceful
Nous parcourons quand même les sentiers et avons la "chance" de tomber nez-à-nez avec un magnifique orignal. Le seul hic, il est sur le sentier, large de moins d'un mètre, avec le lac d'un côté et un éboulement de pierres de l'autre. Oups! On crapahute très rapidement en arrière, on grimpe sur un gros rocher, je dégaine le spray (on ne rigole pas !) et quand je nous estime en sécurité, je dégaine l'appareil photo ! L'orignal, très zen, a fait un crochet de l'autre côté du sentier, pour ne pas trop se coller à nous. Lui non plus ne voulait pas trop s'approcher !
Notre copain l'orignal
Au final, ces quelques jours dans ces deux parcs ont engendré de grandes discussions entre Malcolm, partisan de Yellowstone, et moi, adepte de Grand Teton. On a pas réussi à se départager même si Malcolm soutient, avec raison, que si 4 millions de personnes se pressent à Yellowstone, ce n'est pas pour rien ! Voici le décompte final: Animaux: il y en a bien plus à Yellowstone mais ils sont parfois éloignés. Il y a tout autant d'occasions d'admirer la vie sauvage à Grand Teton. Paysages: les montagnes de Teton sont superbes mais impossible de battre les activités géothermiques ou le "grand canyon" de Yellowstone.  Camping: celui de Yellowstone était glauque et les occupants irrespectueux. No comment. Apéro: Lodges grandioses et magnifiques à Yellowstone contre un lodge avec de gros fauteuils (disponibles!), du wifi et une baie vitrée donnant sur les "Tetons". Randonnées:  Géniales des 2 côtés.  Diversité: Plusieurs régions à Yellowstone, chacune ayant ses propres attractions et toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Et puis, Yellowstone est unique au monde... En bref, il faut vraiment voir les 2 parcs !
Les fêtés et fêtards !
Cours de géologie, cours de zoologie...l'école en plein air est plutôt chouette !