mercredi 31 juillet 2013

Du tourisme...plus traditionnel

Après le stress lié aux nombreux visas et procédures administratives des pays traversés (presque une vingtaine), il nous restait en Mongolie un challenge bien compliqué à gérer : comment ramener Rudolf au Canada ?

Avant le voyage, nous avions éliminé la Chine à cause des coûts et complexités administratives et avions opté pour un passage par la Sibérie (jusqu'à Vladivostok ou nous aurions pris un ferry pour la Corée du Sud). Au cours de notre voyage, nous avions décidé de changer nos plans et de traverser la Chine en passant par une agence (5000km de routes sibériennes trouées ne nous tentaient pas du tout !) . L'agence s'occupe de régulariser l'entrée en Chine de Rudolf (nouvelle immatriculation chinoise, permis de conduire, assurances, guide...) et nous met en contact avec une autre famille qui souhaite traverser la Chine à la même époque, nous permettant ainsi de partager certains coûts (notamment le guide obligatoire). Nous commençons par chercher un mode de transport RORO (comme un ferry, la voiture roule jusqu'à l'intérieur du bateau, obligatoire pour nous car Rudolf + la boite campeur sont trop larges pour entrer dans un container) du port proche de Pékin jusqu'en Amérique du Nord. Mais les semaines avancent et toujours pas une seule compagnie capable de nous garantir des prix, des dates et la faisabilité du projet. Nous décidons d'abandonner la boîte campeur pour pouvoir faire rentrer Rudolf dans un container. De toute façon, elle commence à être abimée et les différences de prix entre le RORO et le container sont significatives. La boite campeur ne vaut pas cette dépense. Quelle bonne décision: la boite campeur va en effet traverser la Mongolie et ne va pas y survivre ! Elle aurait été de toute façon en trop mauvais état pour revenir au Canada. Forts de notre décision de ramener Rudolf dans un container, nous nous remettons au travail....mais nous ne connaissons pas plus de succès pour trouver un partenaire capable de nous aider pour sortir Rudolf de Chine. Pas question pour nous de rentrer en Chine sans garantie de pouvoir y ressortir avec Rudolf. Arrivés à Oulan-Bator, il nous reste 5 jours pour trouver un container ou prendre la décision d'abandonner la Chine. Un autre contretemps vient chambouler nos plans: la famille qui devait traverser la Chine avec nous changent leur itinéraire... Aïe...Nous ré-évaluons les coûts et pensons que cela vaut la peine de considérer cette option encore quelques jours. Mais le temps file et il nous faut absolument une proposition ferme d'un transporteur pour ramener Rudolf. Nous stressons et contactons des dizaines de sociétés de shipment en Chine, sans succès. La Chine exporte des milliers de containers par jour mais pas une société, ni un brooker n'est capable de nous ramener une voiture. Ils abandonnent tous au bout de quelques mails, arguant que la situation est trop compliquée ! On n'y comprend rien...mais au bout de 3 jours la décision s'impose: nous devons changer nos plans. Désespérés, nous évaluons même la possibilité de demander un visa de transit russe pour Gérald et qu'il ramène la voiture en Europe (plus de 6000 km de route en moins de 6 jours...mmm...pas terrible comme option...). La vodka aidant, nous envisageons d'autres options: vendre Rudolf, l'abandonner dans le désert – Gérald manque de m'étrangler – etc... Finalement, Gérald déniche une entreprise de transport basée à Ulan Bator (Mongolie) que nous contactons sans grande conviction pour voir s'ils ne pourraient pas nous aider. Ils nous ont proposé de prendre en charge le shipment depuis Ulan Bator. Après nos nombreuses démarches qui ont débouché avec le temps à des impasses, nous n'osons pas nous réjouir mais constatons que notre contact est très réactif et que la société paraît solide. Cette solution s'avére être la bonne. Rudolf prendra donc le train dans un container jusqu'à un port chinois et ensuite le bateau jusqu'à Vancouver. Transit annoncé 40 jours. Yes, on a réussi !!! Bon, les douanes ont pris deux jours, Rudolf est rentré au millimètre près dans son container (non sans difficulté, le véhicule qui fait plus de 7 mètres fait quasiment la même largeur que les murs intérieurs du container, merci les dons de conducteur de Gérald !) et nous avons eu la garantie que tout était OK trois heures avant le décollage de l'avion pour la Chine. On sait bien que tout finit par s'arranger mais pourquoi est-on obligé de se taper cette dose de stress de dernière minute... ?
Le 31 juillet à 15 heures, nous pouvons enfin redevenir de simples touristes pouvant apprécier leurs vacances sans se soucier de visas et autres formalités. Quand nous nous retrouvons tous les 4 dans un taxi pour l'aéroport, nous n'en revenons pas, nous allons en Chine et surtout, nous avons résolus nos derniers problèmes pour garantir le retour au Canada. Ne nous méprenons pas, nous avons été ravis de notre aventure en campeur et ce n'est pas sans émotions que nous avons quitté la boîte et Rudolf. Mais cela fait trop longtemps que nous avions cette épée de Damoclés au dessus de nos têtes concernant la rapatriement de Rudolf. Nous sommes donc soulagés de passer à un autre mode de voyage. Les enfants aussi se réjouissent de pouvoir rester plus longtemps dans des endroits ou nous pouvons alterner visites et détente, sans contraintes de temps.
Le programme pour le reste du voyage est le suivant, 20 jours en Chine (Pékin, Xi'an et l'armée de terre cuite, les pandas à Chengdu) et 15 jours en Thaïlande (plage, plage et plage) avant de partir pour Vancouver début septembre récupérer Rudolf et partir à la découverte de l'Ouest canadien. Retour à Montréal fin septembre comme prévu initialement.
On en revient pas encore, on va visiter la Chine...

Le voyage jusqu'à Pékin n'a pas été de tout repos, on en serait presque à regretter déjà Rudolf ! Des conditions météorologiques exécrables ont détourné notre avion vers une autre ville à 1h de vol de Pékin. Le temps pour Air China de trouver des solutions (nous étions sur un vol international et il fallait procéder au contrôle des entrés des passagers sur territoire chinois), nous ne sommes sortis de l'avion qu'au bout de quelques heures. C'était un peu le chaos et l'ambiance était chaude. Il aura même fallu distribuer une petite baffe à un touriste malpoli en plein passage de douane (et s'entendre demander par un douanier si nous étions russes...comme quoi les russes doivent aimer distribuer des baffes en Chine) et attendre encore avant de nous engouffrer dans des bus qui nous menaient à des hôtels pas prêts pour accueillir tant de monde (ce coup ci, c'est Yvana qui a bien failli foutre une claque à une autre touriste qui suggérait que 2 lits pour 4 personnes c'était bien suffisant...ben oui, pourquoi les enfants ne peuvent-ils pas dormir dans la baignoire..?). Après une courte nuit, un autre avion nous amena enfin à Pékin. 6 jours complets au même endroit, quel luxe !
Nous sommes à Pékin....

mardi 23 juillet 2013

Un jour, en Mongolie

Un jour, nous sommes allés au lac blanc. Mais pour ça, il a fallu rouler sur les pistes, qui sont un vrai cauchemar pour la « boîte campeur » et nous même. Elles peuvent être faites de terre, de boue ou de sable. Quelques fois, on y trouve des routes en goudron. On se dit « Yeeeesss ! » mais juste après, un monsieur se hâte de venir vers nous et dit « Tugrit, tugrit ! » (ce qui veut dire en langue mongol « argent, argent »). On se retrouve donc obligés de payer pour quelques mètres de goudron.

Bref, parlons du lac. D'après la légende,on dit qu'un puit aurait débordé et inondé la vallée. Un homme pointa alors son arc sur une montagne et y lâcha sa flèche. Le sommet de la montagne dégringola et tomba sur le puit, ce qui le boucha. Le sommet de la montagne devint une île au beau milieu de ce beau lac. Nous nous sommes donc garer dans les champ, et juste à côté du lac. J'ai joué tout l'après-midi là, avec des sauterelles.

Le lendemain matin, mon père nous a annoncé qu'il avait préparé une chasse au trésor. Il voulait nous faire trouver un endroit, pas un objet. J'étais surexcitée à l'idée de la chasse au trésor mais dehors, le temps était affreux: Il y avait beaucoup de vent, de pluie et surtout, il faisait très froid, ce qui ne nous empêcha pas de sortir. Il y avait 9 cap (directions) à suivre et un rébus pour trouver le point de départ. Nous n'avions que la boussole à disposition. Le point de départ, je l'ai trouvé en 5 secondes. Environ 15 minutes plus tard, j'avais trouvé l'endroit: c'était en bas de la colline, il y avait une magnifique roche noire. Vraiment divertissant cette chasse au trésor ! En tout cas je ne l'oublierais jamais...

dimanche 21 juillet 2013

La Mongolie en folie

Quelle aventure que la Mongolie! A peine remis de notre passage de frontière très pénible (10 heures...), nous bivouaquons avec d'autres touristes à quelques kilomètres de la frontière. 
Nous nous remettons de nos émotions à coup de vodka bien méritées. Le bivouac est composé d'un couple de Français (Yvan et Katia) qu'Yvana connaissait à travers le site de « Voyage Forum » et un Polonais dont le partenaire venait de rebrousser chemin à cause d'un problème de transmission. Nous passons une bonne soirée et décidons de nous suivre quelques jours. Depuis le premier village après la frontière, deux options se présentent, la voie nord très difficile et la voie sud plus accessible pour Rudolf. Nous option pour un mix en commençant le parcours sud avant de remonter sur le nord à mi-chemin. Les formalités administratives chinoises nous obligent à planifier des arrêts dans les villes ou internet est disponible. Mais très vite, notre programme est chamboulé. La province ou nous sommes arrivé est touchée par la peste du cochon. 300 vaches sont mortes en une journée et la province risque d'être mise en quarantaine pour une vingtaine de jours. Rester bloquer ici n'est pas une option car cela condamnerait toute sortie vers la Chine, nous ferait perdre notre acompte et nécessiterait de re-obtenir des visas russes (chose qui s'est révélée pénible lors de nos deux dernières expériences).
Nous déjeunons rapidos et reprenons la route pour passer les frontières provinciales avant leur fermeture. Nous assistons à des scènes dignes des meilleurs navets cinématographique en arrivant à des postes ou des personnes habillées en combinaisons « stériles » viennent verser sur les roues Rudolf l'équivalent d'un verre d'eau de javel avant de nous laver les mains et la bouche (!!!) avec le même produit, alors que Rudolf traine sur et sous lui au moins 20 kg de boue. Mais nous ne nous plaignons pas car nous sommes bien heureux de pouvoir passer et sortir de ce guêpier.

Nous attaquons nos premières pistes qui se révèlent plutôt roulantes.
Nous allons bivouaquer plusieurs fois avec Yvan et Katia – et d'autres touristes qui se joignent au gré des arrêts - avant que nous routes se séparent. Rouler en Mongolie est spécial. Il n'existe pas une route mais des pistes qui mènent à un endroit. Il faut viser la direction voulue et choisir la piste qui paraît la plus roulante. Premier constat, la route principale (souvent caillouteuse) est souvent la plus pourrie. Faite de sorte de « tôle ondulée », nous nous en contenterions volontiers et pourrions rouler a plus de 70km/h dessus mais la tôle ondulée est parsemée tous les 20 mètres de trous énormes. Notre moyenne (ainsi que celle de la plupart des 4x4) est de 30km/h ! En Mongolie, Nous calculons donc des étapes maximums de 180 km. Ça fait déjà des bonnes journées de route. Malgré tout, nous roulons et le campeur (ainsi que Rudolf) souffrent énormément des pistes. Nous avons utilisés les sangles qu'Olivier nous avait offertes à Belfort pour donner de la flexibilité au campeur mais chaque trou fait sauter la boite campeur sur Rudolf qui rue comme un cheval qui veut se débarrasser de son cavalier. Le résultat est catastrophique. Le campeur est cassé de partout. Les parois se fendent, les attaches deviennent loose, les vis se dévissent toutes seules. Au bout de 9 jours, notre bonbonne d'eau fuit et nécessiterait une soudure que nous ne ferons pas. Finis les douches chaudes et tout le reste. Pour pouvoir tout de même conserver l'accès à l'eau, nous avons tiré un tuyau directement depuis la pompe jusqu'à notre évier afin de pouvoir remplir des bouteilles dont nous servons pour nos douches. Pas idéal comme système, mais parfait pour les 12 jours qu'il nous reste à faire en Mongolie. Pas de regret pour nous car nous avions décidé depuis plusieurs semaines d'abandonner la boite campeur en Mongolie. La boite a trop dérouillé durant e voyage pour pouvoir être revendue à un prix raisonnable. Les économies réalisées sur le shipment de Rudolf en container (car sans la boite Rudolf rentre dans un container) permettent de financer les hôtels que nous ferons lorsque nous aurons perdu notre « maison sur roue ». De plus, les seuls solutions pour shipper Rudolf + le campeur au Canada en Roro nécessitaient des temps de transit (départ de Chine – arrivée à Vancouver) de plus de 5 semaines, ce qui aurait aussi représenter des pertes d'argent et de temps. En container, nous bénéficierons de plus de temps pour découvrir l'Ouest canadien. Bref, autant nous respectons beaucoup notre Rudolf qui a montré des ressources insoupçonnées lors de ce voyage, autant nous n'avons que peu d'émotions de quitter notre campeur qui fuit.

Revenons-en à la Mongolie et à ses paysages magnifiques. Au bout de trois jours sur la piste du sud, nous atteignons la ville d'Altaï et nous décidons de monter par la route du nord, qui est réputée plus rude. Nous sommes venu aussi pour en baver (surtout Gérald) mais le poids de notre véhicule ne nous rassure pas trop. Nous crevons pour la troisième fois et décidons de passer par un garage pour réparer le pneu et sauver nos kits de réparation. Sous la pluie, c'est un bonhomme pas plus haut que trois pommes qui vient pour faire la job. Il n'a pas envie de lever le camion plus qu'il ne faut et décide de tenter d'ôter la roue alors que celle-ci touche encore le sol. Il tape comme un malade jusqu'à ce que le cric cède et que le camion tombe violemment sur la gauche ou nous étions tous (sauf les enfants, assis dans la voiture, et qui ont fait un beau saut !). Heureusement que la roue ne s'est pas barrée car le camion aurait facilement pu verser. Finalement, nous recommençons en levant correctement le camion et il change la roue sans trop de problème. La route du nord s'avère très pénible pour Rudolf. Nous devons prendre des ornières dont la taille fait basculer le campeur de droite à gauche. Nos attaches cassent, le campeur tape sur le toit du camion. Nous continuons doucement, traversons des rivières, des marécages ou nous tentons de continuer sans nous arrêter de peur de ne plus redémarrer.
Rudolf s'est comporté comme un chef. Nous avons pris confiance en lui et passons désormais à des endroits que nous n'aurions jamais osé prendre par le passé. Nous sommes passés sur des flancs de montagnes par des devers énormes, avons franchis des montées abruptes et sous la boue que Rudolf a avalé avec difficulté mais avec succès. Nous avons aussi connu quelques parties roulantes ou nous avons pu nous éclater dans le sable, dans la boue et sur des graviers. Rudolf n'a jamais montré un seul signe de faiblesse malgré les nombreux chocs qu'il se prend dans la tronche à chaque fois qu'un trou inévitable se présente devant nous.

Désormais notre route est toute tracée jusqu'à la capitale Oulan Bator ou nous allons chercher nos visas Chinois et régler nos derniers problèmes administratifs (trouver un container !!!!). Ensuite ce sera le départ pour le fameux désert de Gobi.

Au delà des routes, nous découvrons la richesse gastronomique mongole composée de mouton, de mouton et de mouton, sans oublier la graisse de mouton, la graisse de mouton et la graisse de mouton. On pourrait faire la vidange de Rudolf avec ce gras. Mais au final, il faut avouer que la nourriture n'est pas mauvaise, nous mangeons plutôt bien en Mongolie. Il manque juste un peu de variété dans ce pays qui considère que les légumes ne sont réservés que pour les animaux !!!

Coté culturel, la Mongolie est riche. Les invasions de Gengis Khan ont forgé l'histoire de ce pays.

Nous avons eu la chance d'arriver en pleine période festive.
Les Mongoles célébrant début juillet le Naadam qui est une fête ou pendant trois jours prennent places trois compétitions; le tir à l'arc, la lutte (certains de ces lutteurs feraient de très bons piliers au rugby) et une course de chevaux de 30 km que nous avons pu suivre (malheureusement de très loin car le parcours est aléatoire). Ce Naadam nous permis surtout de voir et vivre avec la population mongole, ce fut une expérience très enrichissante.

mercredi 17 juillet 2013

L'altai Russe

Le 3 juillet, ça y est, nous avons quitté le Kazakhstan pour la Russie. Nous avons un visa de 6 jours pour parcourir environ 1000km jusqu'à la frontière mongole. Bon, d'ici là, il nous faut nous arrêter dans la ville principale de l'Altaï (chaîne de montagnes de la région) pour nous enregistrer. Encore un mystère hérité de l'ère communiste: doit-on vraiment s'enregistrer ? Si oui, ou, quand, comment ? Entre l'enregistrement kazakh et l'Ovir ouzbèk qui nous oblige théoriquement à dormir dans des hôtels, rien n'est jamais très clair dans les pays de l'ex-bloc soviétique. Mais bon, dans le doute, on va faire un effort et s'enregistrer.

La Russie sibérienne ressemble étrangement à ce bout de Russie coincé entre l'Ukraine et le Kazakhstan. Mêmes champs de colza, mêmes petites forêts qui séparent les cultures, même paysage plat, mêmes Ladas, mêmes routes correctes.(un régal pour Rudolf après le Kazakhstan) Nous sommes retournés dans une certaine zone de confort, avec des stations services et des restaurants équipés de lecteur de carte de crédit. En plus, notre maîtrise du cyrillique nous permet maintenant de ne plus confondre l'épicerie du coin avec le magasin de bricolage ! Et même de lire 3 mots sur le menu (oui, on mange la même chose à chaque restaurant, on a toujours pas réussi à lire le reste du menu !).

Nous rentrons dans l'Altai sans aucune attente et notre mâchoire se décroche de notre face en traversant cette région magnifique. Décidément, ce voyage nous fait réserve de biens belles surprises. L'Altai est une région montagneuse dotée de magnifiques rivières, montagnes et villages pittoresques. La route est magnifique et nous en prenons plein les yeux. Nous dormons dans une belle foret de pins au bord d'une rivière avant planifier de filer le lendemain vers la frontière mongole qui malheureusement sera fermée. Nous passons une dernière nuit en territoire russe a moins de 1 km de la frontière afin de passer cette dernière tôt le lendemain. A ce moment, nous ne nous doutions pas que nous allions vivre notre plus étonnant et éprouvant passage de frontière de notre vie. Arrivés à 8 heures au poste, il y avait déjà une bonne trentaine de véhicules incluant de nombreux minibus transportant des Mongoles et Kazakhs.

Le bureau de l'émigration ouvrait à 9 heures. Une bonne quarantaine de personnes attendent dans un calme trompeur. Nous nous plaçons dans la file d'attente et assistons à une véritable rixe dès que la bureau ouvra ses portes. Au lieu de sagement attendre son tour, la règle consiste a pousser le plus fort pour rentrer avant les autres. Le ton monte très vite et les petits margoulins commencent à montrer toute leur ingéniosité. Lorsqu'ils 'envoient par leur femme enceinte pousser dans la mêlée pour dépasser tout le monde, les locaux donnent carrément leurs passeports aux personnes situées près des portes en échange d'un peu d'argent. D'autres passent carrément par derrière pour donner leurs passeports (incluant donc quelques billets) à travers les vitres du bureau. Bref, au bout de une heure, aucune progression. Nous prenons une décision, c'est au rugbyman de service de prendre les passeports du groupe Français avec qui nous attendons. Je pousse constamment en me positionnant dans le flot des gens qui poussent et me fait porter jusqu'à la porte en une heure. Nous ressortons avec un tampon sur nos passeports au bout de 4 heures d'attente. Il nous en faudra 6 heures de plus pour quitter le territoire Russe et passer la douane Mongole. Nous rentrons enfin en Mongolie en espérant ne plus jamais connaître une telle expérience. Heureusement que la vodka coule à foison, il est des jours ou cette boisson aide à abaisser le niveau de stress. À nous la Mongolie.

mercredi 10 juillet 2013

Kazakhstan, le retour

 Loin d'être notre destination favorite, nous avons pourtant passé 23 jours au total au Kazakhstan. Et je ne compte plus le nombre de kilomètres parcouru dans cette immense contrée...Les jours se ont vite accumulés puisque nous sommes restés 9 jours autour d'Almaty, pour obtenir nos visas mongols (1h30 d'attente, le temps d'une partie de Monopoly durant laquelle Malcolm m'a écrasée !) et nos visas de transit russes (3 passages au consulat, 7 heures d'attente au total, 12 pieds écrasés et 500 $ de moins dans nos poches...). Almaty est une jolie ville, avec de larges avenues, des montagnes enneigées en toile de fond, des petits restaurants et de multiples centres commerciaux. Elle a juste le défaut d'être bien plus chère que la plupart de nos autres destinations. Nous avons fini par dénicher une pizzeria correcte, équipée de wifi, histoire d'avancer un peu notre administratif (eh oui, nous cherchons toujours un bateau pour ramener Rudolf). Le reste du temps, nous avons alterné entre mer (en fait un grand réservoir artificiel dans un climat désertique à 2h de route d'Almaty) et montagne (des côtes hallucinantes, 25% minimum, que Rudolf a réussi à grimper). De jolies ballades, du tir à l'arc pour Loïs, une nouvelle passion pour le base-ball (avec un jouet en plastique en guise de balle et un grand bout de bois en guise de batte) pour Malcolm, deux jours d'hôtel avec piscine et toboggans (!!!), et beaucoup de détente au final.


Nous avons repris la route – cahoteuse – en direction de la Russie le vendredi 28 juin. Il nous a fallu 3 jours pour atteindre Semei, ville des essais nucléaires russes à l'époque soviétique. Malgré ce charmant héritage, la ville a été une pause méritée pour déguster nos dernières chachliks (brochettes) kazakhs et faire quelques courses. En espérant qu'il ne nous poussera pas un troisième bras sous peu...


Le Kazakhstan est donc bel et bien terminé, nous laissons sans regret les routes défoncées et les conducteurs allumés, mais garderons un bon souvenir de la faune kazakhs, et particulièrement, lors de cette traversée, des aigles, des faucons et des chouettes qui ont tournoyé si souvent au-dessus de la voiture...en attendant peut-être la panne d'essence...



PS: pour les futurs voyageurs motorisés qui comptent traverser le Kazakhstan, il est utile de savoir que la police kazakh, en dehors des grandes villes, peut se montrer particulièrement ennuyante. Un agent a tenté de nous escroquer en nous expliquant qu'il gardait le permis de conduire de Gérald et qu'il lui renverrait...au Canada ! Donc soyez patients, ne lâchez pas, et essayer d'impliquer les supérieurs, cela effraie vite les petits rigolos qui pensent que les billets de banque vont pleuvoir !