vendredi 12 avril 2013

Anatolie centrale

Départ vers la Cappadoce


Lundi matin, il est temps de quitter le bord de mer. Bon, les regrets sont vite effacés car nous nous réveillons sous une pluie battante. C'est un véritable déluge qui s'abat sur la petite ville de Kusadasi. Bien à l'abri dans notre camper, nous déjeunons tranquillement jusqu'à ce que nous nous rendions compte que l'eau s'infiltre ! Une fissure dans la fenêtre et les trombes d'eau qui tombent sur le toit imbibe soudainement la paroi de l'espace "dîner". Panique à bord, il faut vite rouler pour éviter l'accumulation d'eau. Évidemment, c'est le jour ou nous devons rattacher le camper à la voiture, ranger les jerrycans, vider les réservoirs d'eaux sales et remplir celui d'eau propre. On s'active dans tous les sens. Gérald se bat avec le chien du camping qui s'est attaqué à la poubelle qu'Yvana avait intelligemment jeté dehors, les enfants se réfugient dans la voiture et dans leurs BDs laissant leurs pauvres parents s'imbiber rapidement malgré les K-way. Bref, le départ fut chaotique et très humide, les vêtements de Gérald mirent 4h à sécher et les habitants de Kusadasi sont probablement encore en train d'écoper !

2 jours de route sont nécessaires pour rejoindre la Cappadoce et ses cheminées de fées. La halte de la nuit est prévue au bord d'un lac, à Ergidil. Au milieu de la première journée de route,
nous dévions de l'itinéraire pour une visite de Pamukkale, une curiosité géologique vraiment jolie. La nature a creusé des terrasses dans la roche, remplies d'eau thermale chaude. Regardez les photos dans la galerie, ça vaut le coup d'oeil, et pour nous, ça valait largement le détour. Surtout que nous avons pu nous dégourdir les jambes avec une belle promenade de plus de 2h. Les enfants ont adoré et Malcolm a fini en caleçon pour se jeter dans les eaux sulfureuses.

Nous avons atteint Egirdil en début de soirée et avons vite trouvé une place pour la nuit: un gentil Monsieur, propriétaire d'un petit magasin sur le côté de la route nous a proposé d'utiliser son parking. Vraiment, la gentillesse turque ne se dément pas.

Mardi matin, le départ se fait tôt, la route va être longue. Devoirs et films au programme pour les enfants, paysages de lacs et de montagnes pour les parents. La route est parsemée de cigognes venues se nourrir dans les champs. Elles sont de passage dans leur migration entre l'Afrique et l'Europe. Plus de trente milles cigognes s'arrêtent en Turquie au printemps et elles sont si appréciées que les Turcs leurs construisent des perchoirs.

Cappadoce - Belisirma


La Cappadoce sera découverte en deux étapes. Nous commençons par visiter la vallée d'Ihlara pour ensuite visiter les villes souterraines. Yvana nous dégote un bon plan comme elle sait si bien le faire, nous nous dirigeons vers le petit village de Belisirma d'où partent des ballades de 3 heures dans la vallée. A l'approche du village, un énorme sens interdit nous laisse bouche bée (et oui, après 6 heures de route le cerveau ne réagit pas toujours très vite). Nous décidons de descendre à pied au village et arrivons pile poil sur le site de camping ou nous pensions aller. Nous sommes super bien accueillis et on nous assure que nous pouvons descendre avec Rudolf (en fait, le sens interdit est la car des gros blocs de pierre menaçaient de tomber mais c'est chose faite...cela rassure).
Nous nous réveillons tôt afin d'éviter les hordes de touristes qui parcoure le chemin de la vallée d'Ihlara (jusqu'à 2000 personnes par jour en haute saison) et partons à l'aventure avec nos deux monstres. La vallée est encastrée entre des falaises abruptes et nous suivons un chemin qui longe une belle rivière. Le chemin nous amène à des grottes aménagées et des églises creusées dans la roche. Certaines sont couvertes de fresques très colorées, c'est vraiment impressionnant. Après une pause repas, nous retournons au village en tentant de suivre Malcolm qui a décidé de faire tout le chemin en courant. « Flèche » fatigue vers la fin mais tient les 9.5km de la ballade sans rechigner. Loïs décide avec son père de fabriquer un couteau et un bâton.
Excellente idée jusqu'à ce que Gérald décide d'entailler son doigt à la place du bois. Rien de grave mais une plaie qui saigne beaucoup. Bref, après qu'Yvana se soit aussi entaillée le pouce trois jours plus tôt, nous pouvons réunir dans le jeu des 7 familles le papa et la maman de la famille maladroite ! Au final, Loïs est super fière de son couteau, Malcolm content d'avoir fini sa ballade, Yvana ravie de sa journée et Gérald heureux de pouvoir fumer un cigare bien mérité. Autre satisfaction, le chauffe-eau et le chauffage fonctionnent bien et nous en avons bien besoin car les nuits sont fraîches dans la région (6 degrés au réveil, ça picote). La pluie nocturne a aussi permis de constater que la réparation des fuites du camper, faite la veille, est efficace. Ce n'est jamais évident sur ces campeurs d'identifier les sources de fuite et nous ne souhaitons pas revivre notre expérience de déluge comme celui du début de semaine.
Nous entamons une petite ballade dans le village afin de nous dégourdir les jambes et croisons des habitants très agréables. Nous dinons copieusement puis apprenons que le Galatasaray (club de soccer d'Istanbul) joue contre le Real de Madrid, l'occasion de suivre un match est trop forte. Gérald part dans un autre bistro pour suivre le match. Expérience particulière car peu de locaux parlent anglais, mais la bière aide grandement à trouver un langage commun. Le match ravive leur patriotisme lorsque le Galatasaray réussit à compenser un retard de 3 buts avant de finalement laisser filer le Real de Madrid. C'était une belle soirée et vivre de tels moments avec des Turcs est très riche. D'ailleurs, c'est marrant de se lever le lendemain en ayant l'impression de connaitre tout le village (ou tout du moins tous les hommes du village car les femmes sont absentes de ces réjouissances...remarque, au Canada c'est pareil, il y a peu d'élues pour regarder un match des Canadiens).

Cappadoce – Goreme et les cheminées de fées


Nous repartons de bonne heure afin d'arriver sur les sites avant les cars de touristes, d'ailleurs nous remercions le ciel d'être hors saison car même durant cette période, nous trouvons ces groupes désagréables et envahissants. Nous traversons de grandes vallées ou les flancs de montagnes ont été aménagés en grottes servant d'entrepôt de patates. Nous sommes étonnés de voir autant de patates car nous n'en avons jamais vu dans les menus...(nous commençons secrètement à rêver de steak-frite sauce café de Paris, après seulement 1 mois loin de la France, cela promet !) Nous entamons la visite d'une ville souterraine située à Derinkuyu. Très impressionnant mais c'est une véritable descente dans ls antres de la terre que nous réalisons. Il faut quasiment se mettre à genou pour progresser dans cette ville creusée pour en protéger les habitants. Malcolm est très téméraire et se pose en éclaireur (même dans un conduit qui était bien noir et faisait peur). Nous ressortons et nous faisons assaillir de vendeurs en tout genre, rien de bien choquant mais nous avions jusqu'ici été épargnés par ce genre de pratique qui énerve vite Gérald. Nous nous dirigeons vers Goreme mais faisons une halte à Urgup. Excellent choix car non seulement le centre ville est agréable à visiter à pied, mais nous y trouvons tout un tas de boutiques vendant épices et sucreries dont nous nous régalons (mmm, loukoums, pistaches enrobées de jus de grenade, toutes sortes de fruits séchés).

La ville possède aussi un hamam. Allez, on y va! Nous nous retrouvons avec des serviettes très seyantes autour de la taille et allons nous laver dans la pièce centrale. De petits éviers à terre sont remplis d'eau et de large bol servent à se verser l'eau dessus. Un bain turc fermé permet d'aller dégouliner. Yvana et Gérald prennent l'option massage qui fut un mixe de torture et de bienfait. Les massages turcs sont vigoureux et ne laissent pas indifférents, mais ils soulagent aussi terriblement et nous ressortons de ces massages ravis. Les enfants, eux, continuent à s'asperger ou viennent jeter un coup d'oeil à leurs parents couverts de mousse et rigolant comme des tordus !

Direction Goreme, que nous avons failli ne jamais visiter car nous nous étions par inadvertance rendus à la mauvaise ville.



Il nous a fallu quelques minutes avant de s'en rendre compte et pendant ce temps nous pensions que les charmes vantés de Goreme devaient être bien cachés ! Nous trouvons finalement le vrai village de Goreme et en effet, celui nous charme dès les premières minutes. Nous décidons de passer deux jours sur place. Goreme est une référence en matière de « cheminées de Fées », ces cônes énormes qui surgissent de la terre et qui ont été ensuite façonnées par les hommes pour en faire des habitations et des monastères troglodytes. C'est très joli à voir et nous vous conseillons de visiter la galerie de photos. Nous finissons notre ballade matinale par une belle excursion au beau milieu de ces formations.
Nous avons eu droit à notre séquence de frayeur lorsque traversant un sentier escarpé des chevaux en libertés se sont mis à s'exciter et ont stressé une chèvre qui a décidé de charger Malcolm. Yvana qui était à coté a eu un bon réflexe en s'interposant. La chèvre a fini sa course en déviant de sa trajectoire mais nous avons eu peur car elle courait vite et droit sur Malcolm. Pour nous venger, nous avons donc décidé de manger plus de chèvre lors de nos repas à Goreme, peut être que celle-ci se retrouvera dans nos assiettes.

L'après-midi, nous jouons les touristes en se séparant en deux groupes.



Les filles partent faire une ballade à cheval à travers la vallée rose pendant que les gars embarquent sur un quad. Cela fait du bien de se défouler un peu, nous alternons routes rapides et petits chemin ou nous faisons du trial. A un moment, nous nous croisons.



C'est l'heure de la fin de la ballade à cheval et Loïs en profite pour tester le quad pendant 40 mn. Comme Malcolm, elle a l'air d'aimer cela et se régale. Une bien belle journée remplie d'activités qui présume une bonne nuit de sommeil.


1 commentaire:

  1. les eaux sulfueruses de Pamukkale me font très envie, je me serais jetée à l'eau comme Malcom c'est sûr!
    Merci de partager totu cela avec nous, c'est un plaisir de vous lire.
    Zab

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